Paris : deux pièces dans le collimateur d’intégristes chrétiens
« Christianophobie »
Avant et pendant chaque représentation, des groupuscules, dont certains participants se réclament de l’Action française, perturbent le spectacle, allant jusqu’à l’interrompre en investissant le plateau. Leurs mots d’ordre : « La christianophobie, ça suffit », ou « A bas la République », ce qui en dit long sur les motivations d’un tel désordre.
Même manège au guichet du Théâtre de la ville, où son directeur Emmanuel Demarcy-Mota et son administrateur Michael Chase se font insulter et ont reçu des menaces. En accord avec la ville de Paris et le ministère de la Culture, les forces de l’ordre sont obligés d’intervenir.
« Cela n’est pas sans rappeler les attaques contre « Les Paravents de Jean Genet » en 1966 au Théâtre de l’Odéon qui avait dû recourir aux forces de l’ordre », souligne une employée du personnel d’accueil.
En attendant Noël
L’objet du délit : une pièce sur un père et son fils affrontant ensemble le travail du temps sous le regard du Christ. Bien entendu, comme souvent, personne n’a vu la pièce et entre dans la salle pour et seulement pour perturber la représentation. Ce qui rappelle la violente polémique survenu lors de la sortie au cinéma de « La Dernière tentation du Christ » de Martin Scorsese, en 1988. Rappelons qu’un attentat avait alors coûté la vie à un spectateur du cinéma Espace Saint-Michel, dans le Ve arrondissement de Paris.
Reprise en novembre au 104, la pièce de Romeo Castellucci risque de se voir attaquée comme au Théâtre de la ville. En attendant « Golgota Picnic » de Rodrigo Garcia, programmé en décembre au Théâtre du Rond-Point, dont le titre fera sans doute à lui seul dresser les cheveux sur la tête de plus d’un dévot à l’approche de Noël.
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