Mort de Jérôme Savary : hommages à un "prince du spectacle"
Samedi soir (à 0h15), France 3 rendra hommage à Jérôme Savary en rediffusant l'émission "Appassionata" du 15 décembre, intitulée "Promenade Musicale dans le Paris d'Offenbach", dans laquelle le metteur en scène intervenait.
Robert Hossein : "Tout ce qu'il faisait était lumineux"
"C'était un homme de passion, de folies, qui a fait des choses tout à fait remarquables (...) C'était un metteur en scène extrêmement original, avec plein d'invention, d'imagination, un univers singulier qu'il faisait partager", a salué Robert Hossein. Jérôme Savary "était un très très grand metteur en scène. Je suis extrêmement triste", a ajouté le comédien, metteur en scène et réalisateur.
"Il a apporté au théâtre quelque chose de tout à fait personnel, d'étonnant, de gaieté et de vie, a-t-il souligné. Sa personnalité était joyeuse et généreuse, avec une énorme passion pour la vie et le théâtre (...) Tout ce qu'il faisait était lumineux, joyeux, plein d'humour. Il était plein de génie et de talent et savait se renouveler. J'avais beaucoup d'admiration pour son travail", a relevé Robert Hossein.
Diane Tell : il était "soupe au lait", mais "très généreux"
La chanteuse a relaté mardi sur BFMTV sa première rencontre avec Jérôme Savary : "Je me souviens d’un choc quand je l’ai vu, c’était un homme exceptionnel, qui avait une présence, une personnalité. Il était là avec son gros cigare dans son bureau et il m’a trouvée rigolote d’arriver comme cela, comme une petite fille avec mes rollers. Il m’a engagée (...) Notre histoire a été très intense. On a fait deux spectacles ensemble dont Marilyn Montreuil (...), rôle magnifique (…) J’ai pu composer avec lui un tas de chansons pour ce spectacle donc il va me rester toutes ces chansons que je vais continuer de chanter."
"Ce n’était pas un homme facile mais il était très généreux (…) C’est un homme qui aimait les comédiens (…) Il était content de savoir qu’il y avait 300 acteurs, actrices qui bossaient sur ses spectacles. Mais c’est vrai qu’il était colérique, qu’il était soupe au lait (…) Ceux qui en ont le moins souffert sont ceux qui ont supporté ses colères en restant un peu dignes, un peu fermes. Ce n’était pas de la méchanceté, c’était son caractère (...) Dernièrement il ne devait pas être très content de ce qui lui arrivait. Ce n’est pas le genre de personnage à se plaindre ou à pleurnicher dans un coin. Il était extrêmement touchant comme homme (...) Il est parti sans rien, il a tout donné à ses enfants, à ses épouses, à ses femmes, à ses comédiens, à ses spectacles. Il est parti en laissant tout derrière lui."
Les hommages de Gilles Jacob et Arielle Dombasle
"Mort d'un prince du spectacle, extrême tristesse : il faudra qu'un admirateur s'attelle vite à un "Dictionnaire amoureux de Jérôme Savary", a de son côté réagi Gilles Jacob, le président du festival de Cannes, sur son compte twitter.
Pour l'actrice et chanteuse Arielle Dombasle, qui a été dirigée par Jérôme Savary, il était "une sorte de merveilleux monsieur Loyal et de clown triste aussi", a-t-elle dit sur RTL.
Galabru : Savary "était un homme extrêmement original"
"C'est une grande perte parce que c'était un homme extrêmement original. Il avait une vision du spectacle très personnelle. c'était un peu Sacha Guitry", a réagi sur France Info le comédien Michel Galabru, qui a joué avec lui, notamment dans "La femme du boulanger", et, dernièrement, dans "Tartarin de Tarascon", en décembre dernier, à Rueil-Malmaison et sur France 2.
Hollande : une "exigence culturelle compatible avec un vrai spectacle populaire"
Le président François Hollande a rendu hommage mardi, dans un communiqué, au metteur en scène et comédien Jérôme Savary en saluant "un être passionné" qui a su démontrer que "l'exigence culturelle était compatible avec un vrai spectacle populaire".
"C'est avec une grande peine que j'apprends le décès de Jérôme Savary. Il nous laissera le souvenir d'un être passionné, toujours désireux de partir à la conquête du public" (...) Avec le Grand Magic Circus, il a su mêler les arts en associant le cirque, le music-hall et le théâtre. Il avait le sens du spectaculaire et de la fête", souligne François Hollande en citant "sa version de 'Cabaret', récompensée à la première cérémonie des Molières", qui dit-il, "reste dans les mémoires".
"A Montpellier, à Lyon puis à Chaillot et à l'Opéra Comique, il a toujours marqué les lieux qu'il a dirigés de cette énergie si singulière qui l'animait (...) Pour chacun de ces théâtres, il concevait toujours une programmation qui alliait plaisir et représentation, démontrant que l'exigence culturelle était compatible avec un vrai spectacle populaire (...) Pour tout cela, il nous manquera."
Aurélie Filippetti : "une boulimie de culture et de non conformisme"
La ministre de la Culture a rendu hommage à Jérôme Savary mardi soir dans un communiqué : "Jérôme Savary était un homme amoureux du spectacle et de la vie, qui a su faire partager cette passion à plusieurs générations de spectateurs et d’artistes. Aujourd’hui nous sommes tous comme ses enfants, attristés par cette disparition, et nous mesurons combien nous avons été portés par cette fantaisie inégalée et l'originalité de son imaginaire à la fois réjouissant et "mélancomique", comme il se décrivait.
Son nom est synonyme de théâtre par delà les frontières. Marqué dès sa jeunesse par l’Amérique, Buenos Aires et New York, il en gardera toujours une boulimie de culture et de non conformisme en véritable internationaliste de la scène et des formes. Pour ceux qui ont vu les premiers spectacles du Grand Magic Circus et ses animaux tristes (Chronique coloniale ou les Aventures de Zartan, le frère mal aimé de Tarzan, Robinson Crusoé, De Moïse à Mao), il restera la figure de proue d'une excellence ébouriffée, celle des défricheurs de toute une époque."
Pierre Laurent : "la rébellion anar contre les bien-pensants"
Dans un communiqué, le secrétaire national du PCF a salué mardi soir la mémoire du metteur en scène disparu : "Il était la passion, l'invention, la rébellion anar contre les bien-pensants. Jérôme Savary était le mouvement perpétuel dans le spectacle, croisant les genres, sautant allègrement des classiques au cirque, du music-hall au théâtre de rue avec une énergie incroyable, un rare sens de la fête, un goût du baroque où le grotesque prenait soudain de la profondeur. (...) Sa boussole était la recherche d'une démocratisation de l'accès au théâtre. Je me souviens avec émotion de l'irruption de son spectacle Chano au cour de la fête de l'Humanité, montant une parade endiablée avec la troupe de sa comédie musicale dans les allées qui, ainsi, résonnaient des rythmes de sa passion pour Cuba. (...) Il vivait pour le spectacle. Il lui manquera."
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