"Moi, Alfred Dreyfus", le destin d'un officier patriote sur scène
"Moi, Alfred Dreyfus", pièce jouée en février 2018 à Nantes après avoir été présentée à Avignon rappelle le destin de cet officier français accusé de trahison parce que juif. Une affaire qui a posé les fondements de la politique du XXe siècle, les fractures entre dreyfusards et antidreyfusards se poursuivant pendant des décennies sous d'autre noms. Rappel nécessaire.
1894. Alfred Dreyfus est condamné à la déportation à perpétuité. Un complot antisémite l'accusait d'avoir divulgué des documents secrets à l'Allemagne. Dreyfus est pourtant un officier patriote ayant opté pour la France en 1871 quand les Alsaciens ont eu le choix lors de l'annexion de l'Alsace-Lorraine par l'Allemagne. Son seul tort est d'être juif dans une France où l'antisémitisme est une opinion largement partagée. Lors de son départ pour le bagne, après avoir été publiquement dégradé, l'opinion publique est majoritairement hostile à Alfred Dreyfus.
Reportage : France 3 Pays de la Loire T. Bercault / D. Le Mée / F. Thibert
1906. Après une rude bataille sur tous les fronts entre la droite catholique et antisémite et une gauche qui se fonde autour de la défense d'Alfred Dreyfus, l'officier est réhabilité. Entre temps, Emile Zola aura publié son "J'accuse" et le vrai coupable, un autre officier nommé Ferdinand Walsin Esterhazy, démasqué grâce à l'honneteté du chef du renseignement militaire, le général Picquart qui a instruit une enquête sans a priori et au frère de Dreyfus qui aboutit quasiment au même moment aux mêmes conclusions.
Au delà du symbole politique et des enjeux de société qui se sont noués entre 1894 et 1906, la pièce de théâtre proposée à Nantes raconte aussi le drame d'un homme pris dans une machination sur laquelle il n'a aucune prise et voyant disparaître sans rien y pouvoir faire, sa vie, ses espoirs et sa réputation. A ce titre, la pièce peut être considérée comme universelle et son propos intemporel.
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