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Michel Galabru: la mort d'un monstre sacré de la scène et du cinéma

Le comédien Michel Galabru, qui avait fêté son 93e anniversaire en novembre 2015, est décédé dans son sommeil, a annoncé lundi sa famille. Il avait décidé d'annuler en novembre dernier des représentations de deux pièces dont il était à l'affiche, en raison d'un état de grande fatigue.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Michel Galabru en avril 2015
 (BENHAMOU LAURENT/SIPA)

L'acteur, né le 27 octobre 1922 à Safi au Maroc, est décédé à 05H30. Il était l'un des acteurs français de théâtre et de cinéma les plus populaires. Il avait mis sa faconde au service de nombreuses oeuvres de répertoire et de boulevard, ou de films comme "Le juge et l'assassin" de Bertrand Tavernier, qui lui avait valu un César du meilleur acteur.

Portrait de Michel Galabru par P. Deschamps, Z. Berkous, L. Calvy et I. Palmer 

65 ans de carrière


Michel Galabru fait partie du patrimoine culturel français ! En 65 ans de carrière, il a jouit d'une incroyable popularité, et son image de "ringard" qui a lui a collé de très nombreuses années à la peau semble peu à peu s'être effacée au fil du temps. Aujourd'hui, le public était en admiration devant cet homme qui n'avait rien perdu de son humour et de sa joie de vivre, et qui était encore capable de se retrouver seul sur scène à 92 ans, pour nous parler de son parcours. 

En mai 2013, Michel Galabru était venu parler de ses lectures des "Lettres de mon Moulin" de Marcel Pagnol dans le journal de 13 heures de France 2. 

250 films et téléfilms !

Mémoire vivante du cinéma et du théâtre, Michel Galabru a eu une carrière bien remplie. Elève doué au conservatoire, il intègre La Comédie Française et y joue de nombreux classiques pendant 7 ans. Mais ce sont surtout ses rôles au cinéma et à la télévision qui l'ont fait connaitre. Il en a tourné près de 250 ! Parmi lesquels figurent, selon son propre aveux, de nombreux navets qu'il a accepté de tourner pour des raisons alimentaires.

Reste des rôles emblématiques, comme dans la série des "Gendarmes", "La Cage aux folles", "Papy fait de la résistance" et plus récemment "Le petit Nicolas" ou "Bienvenue chez les ch'tis". Et quand on lui propose un rôle dans un registre plus dramatique, il sait s'adapter et convaincre ses pairs. Comme avec dans "Le juge et l'assassin" de Bertand Tavernier, qui lui vaut en 1977 le César du meilleur acteur.

Réactions d'Isabelle Adjani, Alain Delon et Jean-Pierre Mocky

"Fille orpheline de plusieurs pères immenses au cinéma, Victor Hugo, Lino Ventura et Alain Cuny, je dis adieu aujourd'hui à Michel Galabry, dernière grande figure de drôles de drames", a réagi Isabelle Adjani. Michel Galabru avait joué son père dans "L'été Meurtrier" de Jean Becker (1983), tandis qu'Alain Delon a salué "un très grand".

Alain Delon, qui avait partagé l'affiche avec Michel Galabru en 1984 dans "Notre histoire" de Bertrand Blier, s'est dit "profondément attristé par la mort d'un très Grand." "Michel, ton talent, ta gentillesse et ta drôlerie vont tristement nous manquer...", a ajouté l'acteur dans une déclaration à l'AFP.

Le réalisateur Jean-Pierre Mocky, avec lequel Michel Galabru avait tourné plusieurs films, a salué un "pince-sans-rire" et "un jouisseur" dans un entretien à l'AFP. Mocky a estimé qu'il avait cachetonné "dans des films très très mauvais" mais a souligné son immense talent. "Il y avait une humanité qui sortait de lui, il était très humain. Ce n'était pas un acteur extérieur, ce n'était pas un acteur qui faisait semblant de jouer, il était sincère. Quand il rentrait dans un sujet, dans un personnage, il était prodigieux."

François Hollande salue la mémoire de cette "figure familière"

"Michel Galabru était bien davantage qu'un acteur de grand talent. Il était devenu pour plusieurs générations de Français une figure familière", a estimé le chef de l'Etat dans un communiqué lundi. "Il était surtout un amoureux éperdu du théâtre", écrit François Hollande, soulignant qu'il avait "joué aussi bien dans les pièces du répertoire que dans les comédies de boulevard jusqu'à son dernier souffle."

"Le cinéma lui a donné les moyens de poursuivre cette vocation exceptionnelle", ajoute encore le président. "Il lui a offert aussi des rôles qui ont à jamais marqué les Français dans le rire comme dans les larmes. Que ce soit comme gendarme avec Louis de Funès ou comme assassin face à Philippe Noiret."

France 2 rend hommage à Michel Galabru en diffusant ce lundi la pièce "La Femme du Boulanger" de Pagnol avec Galabru dans le rôle titre du cocu magnifique.

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