Michel Aumont et Didier Sandre incarnent Strauss et Zweig, dans "Collaboration"
Deux stars des planches, Michel Aumont et Didier Sandre, campent deux géants au sommet de leur gloire, Richard Strauss et Stefan Zweig. Le compositeur et l'écrivain s'admirent et décident de créer ensemble un opéra.
Mais l'oppression nazie s'intensifie dans les années 30. Strauss l'apolitique, ne veut pas croire au pire, Zweig, le juif est brisé. C'est une autre forme de collaboration qui va alors lier Strauss et le régime nazi. Le compositeur qui veut protéger sa belle fille juive et ses deux petits enfants, composera l'ouverture des JO de Berlin.
Entre collaboration artistique, collaboration politique plus ou moins contrainte, l'auteur Ronald Harwood (auteur "du Pianiste" réalisé par Polanski), nous entraine habilement de la comédie au drame. Son récit est nourri de détails intimes sur la relation des deux hommmes. Notamment le courage avec lequel Richard Strauss refuse que le nom de Zweig soit effacé de l'affiche de "La femme silencieuse" et dont l'opéra sera interdit dès la seconde représentation.
Dommage que la mise en scène de Georges Werler soit parfois didactique et que la salle mal sonorisée ne mette pas en valeur la musique du compositeur du "Chevalier à la rose". Mais il y a la performance des comédiens : Michel Aumont est un Strauss convainquant, tout en coup de colère et patte de velours. Didier Sandre nous offre avec subtilité l'élégance et la sensibilité de plus en plus maladive de Zweig qui expliquera son désespoir et son suicide en 1942 au Brésil. Très émouvant.
"Collaboration" au Théâtre des Variétés, 7 bd Montparnasse, Paris 2e. Tèl : 01 42 33 09 92
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