Cet article date de plus de cinq ans.

Marina Foïs dans le rôle d'Hervé Guibert : "C'est pas normal d'avoir 20 ans et d'enterrer les amis"

Dans "Les idoles", la pièce que Christophe Honoré met en scène et qui est consacré à des artistes morts du sida, la comédienne Marina Foïs incarne l'écrivain homosexuel Hervé Guibert. L'ex "Robins des bois" participe à cet hommage à la génération de créateurs fauchée par la maladie à laquelle appartenaient aussi Cyril Collard, Serge Daney, Jacques Demy, Jean-Luc Lagarce et Bernard-Marie Koltès.
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 1min
Marina Foïs parle de "Les Idoles"
 (France 3 Culturebox Capture d'écran)

Il y a déjà dix ans, Marina Foïs tournait "Non ma fille tu n'iras pas danser" sous la direction de Christophe Honoré. Elle retrouve le même metteur en scène, cette fois au théâtre où il propose "Les idoles", une pièce qu'il a écrite. Honoré a choisi pour personnages des écrivains et un réalisateur morts du Sida et qu'il admire particulièrement. Marina Foïs y interprète l'écrivain Hervé Guibert, l'auteur de "A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie", mort à 36 ans en décembre 1991.

Rencontre avec Marina Foïs : Y. Bouchikhi / G. Beaufils / F. Menin / J. Cohen-Olivieri

L'actrice qui a commencé dans des rôles comiques notamment au sein des "Robins des bois" excelle aussi dans le drame. Pour la première fois, elle incarne un homme et comme elle le dit elle-même, c'est un véritable rôle de composition même si elle rêvait depuis longtemps de jouer un rôle masculin.  

Moi, je suis très très proche de Guibert, même si je ne suis pas un homme, même si je ne suis pas pédé, même si je ne suis pas malade...

Marina Foïs

Les autres personnages choisis par Christophe Honoré dans la galerie tragique de ses idoles sont Cyril Collard (Harrison Arévalo), Jacques Demy (Marlène Saldana), Jean-Luc Lagarce (Julien Honoré), Bernard-Marie Koltès (Youssouf Abi-Ayad) et Serge Daney (Jean-Charles Clichet). Autant de créateurs qui n'ont pas eu le temps de transmettre toute la création qu'ils portaient en eux. C'est un peu ce flambeau de l'élan sacrifié que saisit Honoré, comme si ses idoles reprenaient vie sur la scène. Un geste posé sans souci du respect du genre ou de la ressemblance, l'essentiel résidant dans cette survivance du cercle influencé par la maladie et interrompu par la mort, celui des artistes si nombreux tombés dans les années 80 et 90 parce que leur jeunesse a rencontré un fléau auquel ils ne s'attendaient pas.
 

L'affiche de "Les idoles"
 (DR L'Odéon Théâtre de l'Europe)

A l'Odéon-Théâtre de l'Europe jusqu'au 1er février 2019, puis en tournée.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.