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« Les Seigneurs » : une équipe en or

Le réalisateur de « La Môme » Olivier Dahan se fend d’une comédie autour du football avec une dream team à la hauteur : José Garcia, Gad Elmaleh, Joey Starr, Frank Dubosc, Ramzy Beda, Omar Sy et Jean-Pierre Marielle : goooaaaal !
Article rédigé par franceinfo - Jacky Bornet
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4min
"Les Seigneurs" d'Olivier Dahan
 (Warner Bros. France )

De Olivier Dahan (France), avec : José Garcia, Jean-Pierre Marielle, Franck Dubosc, Gad Elmaleh, JoeyStarr, Ramzy Bedia, Le Comte de Bouderbala - 1h37 - Sortie : 26 septembre.

Synopsis : Patrick Orbéra, ancienne gloire du football, a totalement raté sa reconversion. Sans emploi, alcoolique et ruiné, il n’a même plus le droit de voir sa fille. Contraint par un juge de retrouver un emploi stable, il n’a d’autre choix que de partir sur une petite île bretonne, pour entraîner l’équipe de foot locale. Si ils gagnent les 3 prochains matchs, ils réuniront assez d’argent pour sauver la conserverie de l’île, qui emploie la moitié des habitants. Orbéra est immédiatement confronté à un obstacle majeur : transformer des pêcheurs en footballeurs quasi-professionnels. Il décide de faire appel à ses anciens coéquipiers pour l’aider à hisser le petit club breton parmi les grands…

Comédie culte
Si « Les Seigneurs » commence comme un drame - la décade prodigieuse d’une star du foot (José Garcia) -, continue sur un air de « Bienvenue chez les ch’tis » - le dépaysement de footballeurs très urbains à Modène, île de Bretagne -, Olivier Dahan trouve un ton personnel grâce à une intrigue bien troussée que sert avec enthousiasme un casting aux petits oignons.

Sur le papier et à sa vision, « Les Seigneurs » est promis à renouveler le succès de comédies cultes, telles que le cinéma français nous en sert régulièrement : « Les Bronzés », « Le Père Noêl est une ordure », « Deux hommes et un couffin », « Vénus Beauté (institut) », le film de Dany Boon précité ou le récent « Intouchables ». Mélangeant burlesque et thème social, le film joue à fond la carte du rire et de l’émotion, en maintenant le rythme et en alignant des situations renouvelées, ainsi que des répliques promises à faire le tour des cours de récréation.

 

L’histoire fort improbable de ce « petit Poucet » (nom générique d’une équipe de D2 qui monte en D1) est écrite au millimètre. C’est pourquoi on y croit. Parce que l’on a envi d’y croire. Car derrière pointe un drame social, celui de la fermeture d’une conserverie qui fait vivre toute une île, dont le destin repose sur les gains issus du succès de l’équipe. L’on sent bien derrière le sujet une inspiration à la Ken Loach, mais le traitement est très français.

Stratégie de terrain
S’il ne fallait n’en retenir qu’un de cette équipe de bras cassés, Joy Starr tire encore une fois son épingle du jeu, en auto-parodiant son tempérament sanguin. Mais Gad Elmaleh est près derrière en campant un joueur névrosé et obsessionnel, allergique à tout contact physique et fou de Playstation. Ramzy est hilarant en goal enfariné à la coke qui s’identifie au Che, dont le rêve est de jouer attaquant. Frank Dubosc est énervant à souhait en joueur reconverti en comédien raté, et Jean-Pierre Marielle tout à fait en phase avec son rôle de patron de l’équipe. José Garcia également, mais dommage qu’Omar Sy reste quelque peu en retrait.

A travers ces traits de caractère bien cernés et interprétés, plus d’un reconnaîtra les caricatures de véritables joueurs, taclés avec ravissement. Olivier Dahan orchestre parfaitement tout ce petit monde en faisant monter la mayonnaise jusqu’au bout. Ses reconstitutions de matchs sont de plus filmées à la perfection, avec un timing ad hoc au suspense que suscitent de telles rencontres, alimentées d’impromptus burlesques. Pas besoin d’être passionné de foot pour prendre son pied à cet enfilage de perles footballistiques et drôles.

 

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