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Les mots de la Grande Guerre au Festival de la Correspondance de Grignan

En cette année de centenaire de la Grande Guerre, le festival de la correspondance de Grignan qui s'est ouvert hier a choisi comme thème: « 1914, Entre Belle Époque et guerre ». L'occasion d'entendre Céline, Appolinaire, Jünger ou Clémenceau nous faire revivre ce basculement d'une époque légère vers l'enfer. C'est Romane Bohringer et Claire Chazal qui ont ouvert cette 19è édition.
Article rédigé par franceinfo - Hélène Prono
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Grignan
 (TRIPELON-JARRY / ONLY FRANCE)

En 1914, il appelait tous les français à « l’union sacrée ». Cent ans après, dans le jardin du mail à Grignan, on croit encore entendre résonner la voix de Raymond Poincaré.

Quelques mètres plus loin, dans la cour des Adhémar, une autre voix : celle de l’académicien et brillant historien Gabriel de Broglie qui démonte pour nous la machine infernale que fut la guerre de 14/18. 

Dans la soirée, sous le haut mur de la collégiale, Claire Chazal  prend la relève et prête son souffle  à l’impératrice Alexandra Feodorovna. Une femme hantée par la gloire de l’empire. Mais dans l’ombre, la Révolution est en marche.

  (Léopold Baqué)
Le regard des géants
Des lettres, des voix, des rencontres,  le festival de la Correspondance de Grignan ne pouvait manquer cette année le centième anniversaire de la Grande Guerre. En étant fidèle à sa vocation : célébrer l’art épistolaire, et puiser dans la correspondance de tous ceux qui ont fait l’histoire, la petite et la grande,  pour faire revivre le climat d’une époque.

Céline, Apollinaire, Jaurès, Péguy, Jünger, Genevoix, chacun, à sa façon, nous livre son regard  sur cette folie qui a embrasé le monde. Comment est-on passé de la légèreté joyeuse de la Belle époque, à la grande boucherie que fut la guerre des tranchées ?  Beaucoup, en ce temps-là, n’ont pas vu venir le désastre. Un siècle plus tard, on s’interroge encore.
  (DR)
Le jeune Alain-Fournier pressentait-il sa fin prochaine quand il écrit à sa bien-aimée « J’ai vu qu’une chose était finie dans ma vie et qu’une autre commençait, admirable, plus belle que tout, mais terrible et peut-être mortelle ». L’année suivante il tombait sur le champ de bataille, nous laissant,  bien sûr, l’inoubliable « Grand Meaulnes » mais aussi une abondante correspondance qui nous renseigne beaucoup sur la vie littéraire de ce temps-là. 
Romane Bohringer et Raphael Personnaz dans "Alain-Fournier un talent fauché"
 (Léopold Baqué)
Pour cette 19e édition le festival de Grignan continue à investir différents lieux de la ville, dont plusieurs jardins ombragés où il fait bon écouter les lectures données par les comédiens. Pendant cinq jours c’est une véritable fièvre littéraire qui s’empare de la cité drômoise. Autant dire que pour les amoureux de « la belle langue », nulle place à l’ennui !

Remercions Madame de Sévigné dont les délicieuses lettres ont inspiré la création de ce festival. La marquise pétillante d’esprit  écrivait trois fois par semaine à sa fille installée à Grignan. Heureux temps du papier et de la plume! Heureux temps des riches échanges épistolaires ! 

A l'instar de celle de cette grande dame des lettres, toutes les correspondances d’écrivains sont aujourd’hui des trésors à découvrir.


«1914, entre Belle Époque et Guerre»,  du 2 au 6 juillet à Grignan (Drôme).

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