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Le Festival d'Avignon 2018 aborde le genre, les migrants et l'enfance : top départ !

Le Festival d'Avignon 2018, c'est parti ! Son programme fait plus que jamais écho à l'actualité, avec des spectacles qui abordent le genre, la surinformation ou les migrants, sans oublier la tragédie, avec "Thyeste" de Thomas Jolly en ouverture ce soir, et trois pièces d'Echyle rassemblées par Olivier Py. Au total 47 spectacles sont proposés dont huit de danse et deux à destination des enfants.
Article rédigé par franceinfo - Sophie Jouve (avec AFP)
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
Festival d'Avignon : des spectateurs à la Cour d'honneur du Palais des papes.
 (Angélique SUREL/PHOTOPQR/LE DAUPHINE)

La 72e édition du Festival d'Avignon démarre aujourd'hui 6 juillet et se poursuit jusqu'au 24 juillet dans la cité des Papes

Un Thyeste de Thomas Jolly et Don DeLillo par Julien Gosselin 

Il met à l'honneur les jeunes metteurs en scène en français les plus connus de leur génération. Thomas Jolly et Julien Gosselin offriront trois des dizaines de créations de cette édition. C'est à Thomas Jolly que revient l'honneur d'ouvrir le festival en proposant sa version de "Thyeste" de Sénèque dans la Cour d'honneur. Sachez que la pièce de Thomas Jolly sera diffusée en direct sur France 2 et Culturebox le 10 juillet. Dans cette pièce, "la plus sanglante du théâtre" selon les mots d'Olivier Py, il sera question de l'enfance, de l'inquiétude pour l'enfance. Les enfants de la Maîtrise de l'Opéra Comique et de la Maîtrise du Grand Avignon seront sur scène. 

Fidèle à son habitude, Julien Gosselin présentera une création au long cours... de huit heures : "Mao II, Joueurs, Les noms", qui se base sur trois romans de l'écrivain américain Don DeLillo traitant la question du terrorisme dans les années 70.

Ivo van Hove, Oskaras Korsunovas, Sasha Waltz

Cette édition marque aussi le retour de pointures internationales comme Ivo van Hove et Oskaras Korsunovas. Le festival accueillera aussi la grande dame de la danse contemporaine Sasha Waltz, 15 ans après sa révélation à Avignon (les costumes seront d'Iris van Herpen).

Le belge Ivo van Hove, qui avait fait sensation avec "Les Damnés", puissant portrait d'une famille à l'heure du triomphe des nazis en Allemagne, revient avec "Les choses qui passent", une pièce traitant également de la famille. Oskaras Korsunovas, figure du théâtre lituanien, présentera lui un classique français, le Tartuffe dans la langue de son pays.

Le genre 

Cette année, après une édition 2017 sous le signe des femmes et de l'Afrique, le directeur du festival Olivier Py a souligné le "souci d'un très grand nombre d'artistes de s'emparer du (thème) du genre", coïncidant avec une période dominée par le débat mondial sur le harcèlement sexuel.

Avec "Mesdames, Messieurs, et le reste du monde", le metteur en scène David Bobée s'attaquera à la question de la discrimination liée au genre et l'orientation sexuelle dans le cadre d'un "feuilleton théâtral", présenté gratuitement au public chaque jour à midi. Connu notamment pour son "Lucrèce Borgia" avec Béatrice Dalle, Bobée qui a collaboré avec le Russe Kirill Serebrennikov, va consacrer un épisode du feuilleton au metteur en scène assigné à résidence à Moscou depuis août 2017. Comme à Cannes, une chaise vide sera l'hommage d'Avignon à Serebrennikov. 
  (Sophie Jouve/Culturebox)
Sur le genre, une pièce de Didier Ruiz, "Trans (Més Enllà)" traitera de la transidentité à partir de témoignages, tandis que l'Iranien Gurshad Shaheman rappellera la question des réfugiés forcés à l'exil à cause de leur genre ou de leur orientation sexuelle.

"Romances inciertos, un autre Orlando" de François Chaignaud et Nino Laisné, est aussi consacré à des personnages qui ont une transidentité dans la tradition espagnole, notamment la "Tarara", une femme déguisée en homme pour faire la guerre. Olivier Py s'est félicité du fait que le festival soit très proche de la parité, avec 45,5 % de femmes artistes toutes oeuvres confondues. 

Le monde arabe à l'honneur

Le monde arabe est également à l'honneur avec notamment "Mama", une pièce de l'Egyptien Ahmed el Attar sur la manière dont les femmes dans son pays reproduisent le système patriarcal à travers l'éducation de leurs fils. Le Libanais Ali Chahrour présentera "May He Rise And Smell The Fragrance", une chorégraphie sur le comportement des hommes dans le rituel funéraire chiite.

En musique, le groupe BNT el Masarwa qui devait interpréter des chansons qui donnent la parole aux Egyptiennes a annulé sa venue "pour des raisons personnelles" d'une artiste et sera remplacée par une création d'une chanteuse algérienne, Souad Asla. Abdullah Miniawy mélangera dans "Cri du Caire" le style soufi au rap. Et vers la fin du festival, un jeune metteur en scène, Etienne Gaudillère, présentera son "Pale Blue Dot", une histoire de Wikileaks avec les personnages de Julian Assange, Chelsea Manning et même Hillary Clinton. 

Un nouveau lieu et, du coq à l'âne, d'autres spectacles repérés 

Olivier Py inaugurera un nouveau lieu, La Scierie, avec trois tragédies d'Eschylle. L'"Antigone" qu'il a montée l'année dernière avec les détenus du centre pénitentiaire d'Avignon-Le Pontet sera jouée quatre fois, également à La Scierie.  

Le chorégraphe Emmanuel Gatt aura les honneurs du 2e spectacle dans la Cour, avec "Story Waters".  Après "Tristesse", Anne-Cécile Vandalem traitera de l'écologie dans une comédie un peu délirante, "Arctique".  Rocio Molina abordera la maternité et la féminité en mettant en scène sa propre grossesse "sans homme". Isabelle Adjani et Lambert Wilson feront une lecture de l'échange épistolaire entre Maria Casarès et Albert Camus. Chloé Dabert montera son "Iphigénie". 

L'affiche de Claire Tabouret

Claire Tabouret, qui signe l'affiche de l'édition 2018, exposera à l'Eglise des Célestins ses peintures qui abordent le genre à travers l'exploratrice Isabelle Eberhardt. Elle exposera par ailleurs ses portraits d'enfants à la Collection Lambert
Affiche du Festival d'Avignon 2018
Festival d'Avignon
Jusqu'au 24 juillet 2018

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