Le docteur Knock au chevet du théâtre du Pavé à Toulouse
Difficile de perdurer
Des subventions qui stagnent, ou reculent, la pression immobilière dans les grandes villes, les normes de sécurité : autant d’évènements susceptibles de mettre à mal le futur des théâtres en France. Sur cette seule année 2011, les exemples ne manquent pas. A Toulouse, le théâtre de la Digue, devenu depuis quelques temps lieu de résidence pour jeunes compagnies, a définitivement fermé ses portes au début de l’été. Son fonds documentaire inestimable - quelques 25 000 titres - a failli il y a quelques jours être dispersé aux enchères. A Paris, le théâtre du Lierre a été démoli. A Villeurbanne, les propriétaires du Théâtre de l’Iris n'ont pas renouvelé son bail, préférant dire oui à un projet immobilier. A Marseille, le théâtre Nau, 167 ans de programmation, a fermé ses portes. Le collectif « Le No », qui l’occupe en autogestion avec une multitude de projets culturels, est déjà menacé d’expulsion. La liste est encore longue, et l’on pointe souvent comme responsables les collectivités territoriales et l’Etat.
Des privilégiés ?
Pour certain, l'argent tombe pourtant du ciel comme miraculeusement. L'Odéon, ainsi, ne connait pas la crise. Le Monde racontait comment le conseil d'administration a voté il y a quelques jours à l'unanimité une subvention exceptionnelle de l'Etat, d'un montant de 750 000 euros. Pour Luc Bondy, le metteur en scène, cette rallonge est justifiée, après plusieurs années de stagnation, elle devrait même continuer à évoluer, pour faire avancer les créations. D'autres grands théâtre rient jaune, eux qui dans le même temps voivent leurs aides baisser, sans autre justification.
L'Opéra de Lyon
En France et dans la culture, c'est bien connu, on ne parle pas facilement d'argent. L'Opéra de Lyon vient de briser ce tabou avec une étude inédite : l'institution a décidé de faire calculer les retombées économiques qu'elle génère, par rapport aux subventions publiques allouées. Dans cette étude, on apprend ainsi que pour chaque euro alloué, 80 centimes sont générés par les spectateurs (transports, hôtels, etc...). Les dépenses de fonctionnements et autres prestateurs génèrent deux euros pour l'économie locale. Comme quoi, les subventions ne sont pas forcéement des investissemetns à perte. Avis aux collectivités...
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