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"La règle du jeu" de Renoir entre au répertoire de la Comédie-Française

La metteure en scène brésilienne Christiane Jatahy adapte à la scène le chef-d'oeuvre cinématographique de Jean Renoir "La règle du jeu". Une version audacieuse qui mêle théâtre, cinéma et chansons : une partie du spectacle est projetée sur grand écran. Les dialogues originaux du film sont respectés mais l'histoire, qui se déroule avant la Seconde Guerre mondiale, est transposée de nos jours.
Article rédigé par franceinfo
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"La règle du jeu" sur la scène de la Comédie Française.
 (Christophe Raynaud de Lage, coll. Comédie-Française )

 Reportage : J. Mirande / N. Loncarevic / F. Desbrosses / S. Sonder


Après "Les Damnés" de Luchino Visconti, "La règle du jeu" est la deuxième incursion du cinéma à la Comédie-Française. Sorti en 1939, c'est sans doute le film le plus célèbre de Jean Renoir. Un chef-d'oeuvre absolu considéré comme "le film des films" par François Truffaut. Le réalisateur y dépeint avec un regard très critique l'aristocratie et la grande bourgeoisie à la fin des années 30, juste avant la Seconde Guerre mondiale. 

 

La metteure en scène Christiane Jatahy a choisi de transposer l'histoire au XXIe siècle, de nos jours. Ainsi, Christine (Suliane Brahim), la femme du marquis Robert (Jérémy Lopez), n'est plus d'origine autrichienne mais arabe. Édouard Schumacher (Bakary Sangaré), le garde-chasse, devient un gardien africain qui surveille l'entrée de l'hôtel particulier du marquis. L'aviateur André Jurieux (Laurent Lafitte) n'est plus le héros d'une traversée de l'Atlantique mais un sauveteur de migrants en Méditerranée. 

  (Christophe Raynaud de Lage, coll. Comédie-Française )

La pièce prend donc une résonance actuelle mais c'est aussi sa forme qui est résolument moderne. Le spectacle commence avec la projection d'un film de 26 minutes tourné à l'intérieur de la Comédie-Française, dans les coulisses habituellement inaccessibles au public. Le dialogue s'instaure entre la scène et l'écran et le public lui-même devient acteur en incarnant les invités de la fête donnée par le marquis. 

  (Christophe Raynaud de Lage, coll. Comédie-Française )

Ajoutez à cela des chansons de Dalida ou d'Aznavour interprétées par la troupe et vous obtenez un spectacle hybride, dérangeant et audacieux. Une "règle du jeu" qui met un point d'honneur à bousculer les règles. 

 

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