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Des amendes pour 32 intégristes qui avaient perturbé la pièce de Castellucci

Des peines d'amende ferme de 200 à 2.000 euros ont été prononcées vendredi à l'encontre de 32 catholiques intégristes ayant perturbé en octobre 2011 le déroulement au Théâtre de la Ville, à Paris, d'une pièce de Romeo Castellucci qui avait suscité chez eux "dégoût" et "indignation".
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Les intégristes catholiques avaient manifesté aussi à Villeneuve d'Asq en Novembre 2011 contre la pièce de Castellucci  "Sur le concept du visage du fils de Dieu", qu'ils jugeaient blasphématoire.
 (PHILIPPE HUGUEN / AFP)

Trente-quatre personnes avaient été jugées en avril et en février devant le tribunal correctionnel de Paris pour entrave à la liberté d'expression. Deux d'entre elles ont été relaxées. Trois ont été condamnées à des amendes ferme de 1.500, 1.800 et 2000 euros. Les autres ont été condamnées pour la plupart à des amendes de 600 à 800 euros assorties d'un sursis partiel. C'est bien moins que les réquisitions du Ministère public qui avait requis jusqu'à 5.000 euros d'amende. Les avocats des prévenus vont faire appel. "Si les condamnations sont modérées, c'est quand même cher payé pour de la merde!", s'est exclamé l'un des avocats Me François Souchon après le délibéré, soutenant que ses clients avaient défendu "la simple expression d'une idée".

Boules puantes et prières

Les 22, 23 et 26 octobre 2011, ces catholiques avaient été interpellés après avoir interrompu le début de la pièce de l'Italien Romeo Castellucci au Théâtre de la Ville "Sur le concept du visage du fils de Dieu", à cause des dernières minutes de la représentation où un visage géant du Christ semble souillé par des excréments, écho de la souffrance des deux personnages. Certains étaient montés sur scène où ils avaient prié et chanté des cantiques. D'autres avaient utilisé des sifflets et lancé des boules puantes, criant "cathophobie, ça suffit" ou "à bas la République".

L'accès au service public de la culture est un droit absolu

A plusieurs reprises durant une semaine, des centaines de manifestants portant crucifix et chapelets s'étaient rassemblés devant le théâtre à l'appel de mouvements comme Civitas ou le Renouveau Français, afin de chahuter le spectacle. Lors de leur procès, plusieurs avaient dit leur "dégoût" devant un spectacle "un peu déviant", l'un ayant expliqué avoir voulu "défendre l'honneur de (sa) foi" catholique. "Les catholiques se sont indignés mais il y a les bons et les mauvais indignés", a ironisé vendredi leur avocat Me Jérôme Triomphe. Ils devront verser chacun 1 euro au metteur en scène, au théâtre et à la ville de Paris au titre du "préjudice moral". "Cette décision reconnaît la primauté de l'accès au service public de la culture et un droit absolu à la liberté d'expression", s'est félicité l'avocat de la ville de Paris, Me Alexis Gublin.


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