Derniers jours : François Morel, un Bourgeois Gentilhomme en lévitation
Un rôle en or, apanage des grands comédiens, auquel Morel donne une part d'enfance : colérique, balourd et plus touchant que grotesque. Il faut le voir assis sur la scène du théâtre de la Porte Saint Martin, les yeux écarquillés devant Dorimène dont il est sincèrement amoureux.
Pour la séduire il veut apprendre l'escrime, la danse et la philosophie. La leçon dispensée par Alain Pralon, sociétaire de la Comédie-Française, restera dans les annales.
Des lubies qui frisent la folie, quand Monsieur Jourdain est prêt à vendre sa fille au Grand Turc pour se faire Mamamouchi, un des plus hauts dignitaires ottomans.
Le jeu de Morel, qui rappelle son personnage des Deschiens, contraste avec la mise en scène très classique de Catherine Hiegel. Lorsque la farce tourne à la catastrophe, Morel alias Jourdain, toujours dans son rêve, monte littéralement au ciel : on aurait souhaité davantage d'image aussi poétique que cette fin là.
Même si les plus jeunes apprécient ces trois heures de spectacles avec danseurs musiciens et chanteurs qui ne manquent pas de rythme, les plus agés regrettent qu'on soit passé si près d'un très grand Bourgeois Gentilhomme. La mise en scène et certains acteurs, manquent de cette fantaisie lunaire que François Morel véhicule si bien.
Théâtre de la Porte Saint Martin, Paris Xe. Jusqu'au 27 mai 2012.
Du mardi au vendredi à 20 h. Les samedis à 20h30. Les dimanches à 15h.
Location : 01 45 45 49 77
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.