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Décès du chansonnier, auteur de films et de pièces de théâtre Robert Lamoureux

Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture
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Le réalisateur du populaire "Mais où est donc passée la 7ème compagnie?", est décédé samedi 29 octobre à 91 ans, a annoncé France Lamoureux. Le comédien et dramaturge souffrait d'un mélanome "mais son décès n'est pas lié à ce cancer", a précisé sa fille. Les obsèques, ouvertes au public, auront lieu le 4 novembre à 11 heures à la mairie de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Robert Lamoureux sera inhumé à Neauphle-le-Vieux (Yvelines).

Il a régné sur le comique populaire pendant plus d'un demi-siècle, d'abord comme chansonnier, puis comme auteur de films et de pièces de théâtre. Il connaît la consécration sur le tard, dans les années 1970, grâce aux aventures de la "7ème compagnie", mettant en scène les aventures de soldats français livrés à eux-mêmes pendant la débâcle de 1940 et qui surmontent tous les obstacles grâce au "système D".

Un parcours qui débute par le cabaret
Né le 4 janvier 1920 dans une famille parisienne modeste, Robert Lamoureux arrête sa scolarité à la fin de l'école primaire et entame des petits boulots dès 14 ans. Venu au cabaret en 1949, il y triomphe rapidement grâce à des monologues dont certains sont passés à la postérité, comme "Papa, maman, la bonne et moi" (Grand Prix du disque 1950) ou "La chasse au canard".

Nommé trois fois aux Molière
Après avoir vainement tenté de s'imposer au cinéma comme acteur, il renoue avec le succès à la fin des années 60, d'abord grâce au théâtre. Il a écrit 14 pièces de boulevard, dont certaines tiendront l'affiche plusieurs années. C'est le cas de "La Soupière" (1971, 2.000 représentations), "La brune que voilà" (1957), reprise en 1986 et adaptée pour Michel Leeb sous le titre "Le Tombeur", "Diable d'homme" (1980) et enfin "Si je peux me permettre..." (1996), dont la millième a été jouée le 19 avril 2000 au théâtre Saint-Georges, à Paris. Robert Lamoureux a joué la dernière fois au théâtre en 2000, dans sa pièce "Si je peux me permettre". Depuis, il se reposait dans sa résidence à Boulogne-Billancourt où il écrivait des poèmes.

De nombreuses réactions
Le président Nicolas Sarkozy a dit sa "tristesse" devant la disparition de ce "comédien pour le théâtre, la radio ou le cinéma mais aussi auteur de pièces, de films et de chansons, metteur en scène". "Chacune de ses apparitions, sur scène ou à l'écran, était l'occasion de faire preuve de la gouaille, de l'humour pince-sans-rire, mais aussi de la séduction qui caractérisaient cet esprit vif-argent et qui lui permirent, par exemple, d'incarner à merveille un Arsène Lupin sardonique pour la caméra de Jacques Becker", écrit le président dans un communiqué.

Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture, voit en Robert Lamoureux "un des grands artistes populaires du 20ème siècle".

Christophe Girard, adjoint au maire de Paris chargé de la Culture, a salué ce "génie de la comédie et auteur de répliques irrésistibles qui sont devenues cultes".

Jean-Marie Bigard s'est dit "bouleversé". "C'est comme si j'avais perdu une seconde fois mon papa, mais mon papa de scène cette fois-ci", a déclaré l'humoriste, qui dit lui avoir "tout piqué". "Depuis ma tendre enfance à l'école, dès que le prof avait le dos tourné, je montais sur le bureau pour faire des sketches de Robert Lamoureux ", a ajouté Bigard. Pour lui, Robert Lamoureux est le "grand oublié" du spectacle humoristique: "on passe de Fernand Raynaud à Coluche en oubliant Robert Lamoureux ".

Pierre Mondy, un des soldats de la "7ème compagnie" et ami du réalisateur, a rappelé que Robert Lamoureux  était "une personnalité populaire. Son humour n'était jamais grossier. Il a toujours été une sorte de Titi Parisien. Sa tournure d'esprit était complètement Gavroche". "Robert était un formidable raconteur d'histoires simples au service du rire. Il y a un +ton Robert Lamoureux + comme il y a un +ton Audiard+", a-t-il ajouté.

Robert Lamoureux. 1955
 (AFP)

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