De Bretagne en Auvergne, une quarantaine de lieux culturels ont participé à l’opération "théâtres ouverts"
L’appel lancé par le directeur de la Factory, à Avignon, d’ouvrir les théâtres pendant une heure, a été suivi par de nombreuses salles en régions. Un acte de rébellion pour défendre le spectacle vivant, sous cloche depuis des mois à cause de la crise sanitaire.
A bout, après des mois de fermeture, ils ont, ce samedi 30 janvier, désobéi en accueillant pendant une heure du public dans le strict respect des règles sanitaires. Ces professionnels du spectacle tiennent des théâtres à Avignon, au Havre, près de Rennes ou de Clermont-Ferrand. Nous les avons rencontrés.
La police en comité d'accueil
A Avignon, au théâtre de l'Oulle, la vingtaine de spectateurs, qui espérait enfin assister à un spectacle a été accueilli par la police. Les autorités ont bloqué l’entrée du théâtre empêchant le public d’entrer. Sur place, Laurent Rochut, qui est à l’initiative de l’opération national "théâtres ouverts" ne mâchent pas ses mots devant la presse. "On est tous en train de se demander si le festival d’Avignon aura lieu mais ce n’est plus le sujet. Le problème aujourd’hui, c’est combien de compagnies seront encore vivantes en juillet ?", s’inquiète le directeur de la Factory.
Une fronde en vers et en prose
Près de Rennes, sur la scène de la Station Théâtre de La Mézière, six comédiens ont à tour de rôle lu des poèmes pendant une heure devant 70 personnes. Une représentation en public avec masques, distanciation sociale et gestes barrières. "Je ne sais pas les risques qu’on encourt, peut-être des amendes. Mais on fait une oeuvre de salubrité et de santé mentale, émotionnelle, créative imaginaire, qui vaut autant que la santé physique", estime le directeur de la salle.
Spectacle en extérieur
Au Havre, La Maison Kifélangle a également bravé les interdits avec une représentation en extérieur. Des scènes jouées devant une quinzaine de personnes venues soutenir la réouverture des lieux de culture. "Y a des études qui prouvent qu’en faisant très attention les théâtres et les cinémas ne sont pas plus contagieux qu’ailleurs" assène Myriam Donasis, co-fondatrice de ce théâtre de poche.
Banderole pour soutenir la culture
"La culture est essentielle". Hier, cette banderole a été dépliée sur la façade du théâtre municipal de Chatel-Guyon, en soutien à l’opération "théâtres ouverts". A l’intérieur, quelques personnes ont pu assister au tournage d’un clip vidéo du groupe de rock clermontois Drapeau blanc. Depuis sa fermeture, le théâtre a été reconverti en lieu de création pour les artistes et la population locale.
Ce mouvement de contestation nationale pourrait, à l’avenir, se renouveler chaque mois. Tant que les projecteurs ne se rallumeront pas définitivement.
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