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Crédit d'impôt : le Parlement exclut le spectacle de variétés
Le principal syndicat du spectacle vivant accuse le gouvernement de priver les spectacles de variété d'une "bouffée d'oxygène". En cause, un amendement adopté par l'Assemblée nationale qui les exclue du champ du crédit d'impôt.
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"Le gouvernement a imposé une révision sans évaluation et au détriment du seul spectacle vivant. Le gouvernement a ainsi considéré que les spectacles d'humour n'avaient pas leur place dans la culture", regrette dans un communiqué le syndicat national du spectacle musical et de variété (PRODISS). Le syndicat rappelle que le crédit d'impôt pour le spectacle vivant musical ou de variétés a été lancé en 2016 afin de faciliter les investissements des producteurs dans les artistes en développement.
Reportage : M. Subra-Gomez / L. Soudre / L. Crouzillac / D. Hamdad
Reportage : M. Subra-Gomez / L. Soudre / L. Crouzillac / D. Hamdad
Un crédit d'impôt jugé "indispensable"
En 2017, "il a bénéficié à plus de 14.700 représentations sur l'ensemble du territoire, dont près de 2.400 n'auraient pas eu lieu sans lui", indique l'organisme, précisant que "cette bouffée d'oxygène" était "indispensable pour les entreprises".
Jeudi 15 novembre, l'Assemblée nationale a apporté des modifications aux crédits d'impôt en faveur du spectacle vivant, de la production phonographique et pour les effets spéciaux au cinéma, à l'initiative notamment du gouvernement. L'amendement a été adopté "en soutien à la production d'artistes émergents" et "en accompagnement d'entreprises moins subventionnées prenant des risques financiers". L'amendement stipule que le crédit d'impôt est "réservé aux spectacles musicaux à l'exclusion des spectacles de variété".PLF 2019 : Le Gouvernement sacrifie le spectacle français https://t.co/VBYxOG5gPT pic.twitter.com/rTIlc1FpwR
— PRODISS (@prodiss) 16 novembre 2018
Système trop généreux
Pour les députés signataires de l'amendement, le système actuel de crédits d'impôt était trop généreux pour certaines formes de spectacles. Ils souhaitaient donc la mise en place d'aides plus fixes et encadrées. "Nous préférons que la culture puisse être financée par des crédits budgétaires (...). Quand vous avez un crédit d'impôt, c'est une forme d'aide un peu hypocrite qui fait que c'est un peu "open-bar"" selon la secrétaire socialiste de la commission des finances Valérie Rabault."Quel signal le gouvernement pense-t-il envoyer aux entrepreneurs de spectacle ?"
Malika Séguineau, directrice générale du PRODISS, a dénoncé un deux poids deux mesures, soulignant que le gouvernement "a freiné toute modification du crédit d'impôt en faveur des créateurs de jeux vidéo ou du crédit d'impôt pour les oeuvres cinématographiques ou audiovisuelles au motif que cela enverrait, je cite, un très mauvais signal aux professionnels". "Quel signal le gouvernement pense-t-il envoyer aux entrepreneurs de spectacles qui font vivre des centaines de milliers d'emplois à travers les territoires?", a-t-elle demandé.
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