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"Ada/Ava", ingénieux et émouvant, du théâtre d'ombres made in Chicago
Deuxième spectacle vu en Avignon et coup de cœur pour "Ada/Ava", une création signée Manual Cinema, une troupe américaine qui joue pour la première fois en France. Sur un dispositif mêlant théâtre d’ombres, marionnettes et musique en direct, on suit l'histoire poignante de sœurs jumelles inséparables. Une narration sans parole mais incroyablement expressive à découvrir au Théâtre du Chêne noir.
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On a trouvé les enfants de Tim Burton ! Si si ! Ils sont là, sur la scène du Théâtre du Chêne noir, le premier en France à accueillir les membres de Manual Cinema, une troupe venue de Chicago. Difficile de ne pas penser au cinéaste américain en découvrant l’univers fantasmagorique de cette compagnie créée en 2010 et qui n’hésite pas à revenir aux fondamentaux de l’image animée en utilisant un dispositif quasi artisanal, à l’heure du 2.0 et des effets spéciaux en 3D.
Une routine à deux, réconfortante et douillette, que la mort d’Ava va bouleverser. D’un seul coup, Ada se retrouve seule, privée de son double. Commence alors pour elle un long chemin qui va l’obliger à plonger dans ce deuil où le manque de sa sœur et la solitude la confronte aux souvenirs et lui font parfois perdre pied.
Après ces préliminaires que l’on suit attentivement, le spectacle commence. Au début, difficile de ne pas être fasciné par le véritable ballet technique qui se joue sur scène. Dos au public, 4 membres de la compagnie déposent, retirent, superposent les transparents et les silhouettes de papier sur les rétroprojecteurs. Gestuel, déplacement… tout est minutieusement orchestré pour créer en direct les décors et les ambiances de l’histoire.
Le pouvoir de suggestion de ce dispositif est étonnant : on ressent pleinement l’ambiance feutrée de la maison, la routine douillette des deux sœurs, la tendresse qu’elles ont l’une pour l’autre. Même efficacité quand il s’agit de montrer l’orage, la tempête qui se déchaine. La maison baigne alors dans un climat digne des plus grands films d’Hitchcock. On est en plein cinéma avec des effets de flashback qui nous ramènent à l’enfance des deux sœurs ou qui nous plongent dans les rêves d’Ada, la sœur restée seule, qui croit retrouver sa jumelle. Elle se perd parfois, nous aussi car la frontière entre imaginaire et réalité devient floue. Et puis d’un seul coup, par un tour de passe-passe visuel, on comprend qu’on était dans un rêve.
Enfantin et léger, onirique, dramatique voire lugubre par moment… Voilà l’univers d’ "Ada/ Ava" qui est une vraie réussite, tant au niveau visuelle qu’émotionnelle. Seul bémol : il faut faire un effort au début pour détacher son regard de l’ingénieux dispositif qui permet ces tours de passe-passe visuels. "Comment font-ils ?" se demande-t-on en permanence. Une curiosité qui nous éloigne parfois de l’histoire qui se joue sur le grand écran.
Mais ce n’est qu’un petit bémol. Pour preuve, des applaudissements soutenus et des "bravos !" ont accueilli les (jeunes) membres de la troupe, qui semblaient heureux mais aussi profondément émus de cette première française en Avignon au Théâtre du Chêne noir.
Nous sommes deux soeurs jumelles...
Mais d’abord, un mot sur l’histoire. Ada et Ava sont sœurs jumelles. Elles ne se sont jamais quittées comme en témoigne les nombreuses photos accrochées aux murs de leur maison. Les deux femmes ont grandi et vieilli ensemble, tout près d’un phare où elles se rendent régulièrement pour revisser la grosse ampoule. A l’image du tic-tac qui résonne dans leur salon, leur vie est rythmée par des rituels rassurants : l’heure du thé partagé autour d’une partie d’échecs, l’entretien du phare.Une routine à deux, réconfortante et douillette, que la mort d’Ava va bouleverser. D’un seul coup, Ada se retrouve seule, privée de son double. Commence alors pour elle un long chemin qui va l’obliger à plonger dans ce deuil où le manque de sa sœur et la solitude la confronte aux souvenirs et lui font parfois perdre pied.
Effets spéciaux "artisanaux"...
Pour raconter cette histoire finalement toute simple de deux vies intimement mêlées, la troupe de Manual Cinema utilise des moyens qu’on pourrait qualifier de "vintage" : rétroprojecteurs, films transparents, marionnettes en 2D articulées, musique jouée en direct comme au temps du cinéma muet… Bien avant que le spectacle ne commence vraiment, le public assiste à la préparation sur scène de ce matériel qui est bien visible et surplombé par un grand écran. On suit également les deux comédiennes qui vont incarner les ombres d’Ada et Ava. A l’image des rituels des deux sœurs, elles ont les leurs : mettre leur perruque de cheveux gris et surtout fixer sur leur visage une sorte de profil de carton qui va vieillir leur propre profil…Après ces préliminaires que l’on suit attentivement, le spectacle commence. Au début, difficile de ne pas être fasciné par le véritable ballet technique qui se joue sur scène. Dos au public, 4 membres de la compagnie déposent, retirent, superposent les transparents et les silhouettes de papier sur les rétroprojecteurs. Gestuel, déplacement… tout est minutieusement orchestré pour créer en direct les décors et les ambiances de l’histoire.
...Résultat bluffant !
Du travail artisanal, avec de "petits" effets spéciaux (comparés à certains outils hyper sophistiqués) mais côté résultat, c’est bluffant. Soutenue par la musique jouée en direct par un guitariste, un violoncelliste (la bande-son est d’une justesse incroyable) et une jeune chanteuse (Maren Hoopfer, voix au timbre "Billie Holidaysque"), l’histoire se met en place sous nos yeux, avec les effets visuels sur lesquels les ombres des deux comédiennes viennent se superposer.Le pouvoir de suggestion de ce dispositif est étonnant : on ressent pleinement l’ambiance feutrée de la maison, la routine douillette des deux sœurs, la tendresse qu’elles ont l’une pour l’autre. Même efficacité quand il s’agit de montrer l’orage, la tempête qui se déchaine. La maison baigne alors dans un climat digne des plus grands films d’Hitchcock. On est en plein cinéma avec des effets de flashback qui nous ramènent à l’enfance des deux sœurs ou qui nous plongent dans les rêves d’Ada, la sœur restée seule, qui croit retrouver sa jumelle. Elle se perd parfois, nous aussi car la frontière entre imaginaire et réalité devient floue. Et puis d’un seul coup, par un tour de passe-passe visuel, on comprend qu’on était dans un rêve.
Enfantin et léger, onirique, dramatique voire lugubre par moment… Voilà l’univers d’ "Ada/ Ava" qui est une vraie réussite, tant au niveau visuelle qu’émotionnelle. Seul bémol : il faut faire un effort au début pour détacher son regard de l’ingénieux dispositif qui permet ces tours de passe-passe visuels. "Comment font-ils ?" se demande-t-on en permanence. Une curiosité qui nous éloigne parfois de l’histoire qui se joue sur le grand écran.
Mais ce n’est qu’un petit bémol. Pour preuve, des applaudissements soutenus et des "bravos !" ont accueilli les (jeunes) membres de la troupe, qui semblaient heureux mais aussi profondément émus de cette première française en Avignon au Théâtre du Chêne noir.
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