Cet article date de plus d'un an.

À Nice, les combats de la célèbre avocate féministe Gisèle Halimi sur scène avec Ariane Ascaride et Philippine Pierre-Brossolette

Le Théâtre national de Nice accueille la pièce "Gisèle Halimi, une farouche liberté", mise en scène par Lena Paugam. Ce spectacle revient sur les multiples engagements de l’avocate franco-tunisienne pour la justice et l’égalité.
Article rédigé par Véronique Dalmaz
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 3min
Ariane Ascaride sur la scène du Théâtre national de Nice (TNN). (FRANCE 3 COTE-D'AZUR)

Soixante-dix ans au service de la cause des femmes. Gisèle Halimi, avocate engagée et visionnaire, a marqué les esprits. La pièce de théâtre qui se joue jusqu’au 18 novembre 2023, salle des Franciscains, est tirée d’un livre publié juste après son décès en 2020. Cet ouvrage signé de son amie, la journaliste Annick Cojean, est le fruit d’une série d’entretiens avec l’avocate.

avec Ariane Ascaride et Philippine Pierre-Brossolette.
Pièce de théâtre "Gisèle Halimi, une farouche liberté" avec Ariane Ascaride et Philippine Pierre-Brossolette. (FRANCE 3 COTE-D'AZUR : V. Munch / P. Casabianca / L. Buyse)

Sur scène, le public découvre la vie de Gisèle Halimi au fil de ses souvenirs. De son enfance tunisienne jusqu’à ses combats politiques du début des années 1980, en passant par ses procès majeurs au cours desquels elle a défendu des femmes victimes de viols ou accusées d’avortements illégaux. Deux comédiennes incarnent l’avocate à différentes périodes, jeune et plus âgée : Philippine Pierre-Brossolette et Ariane Ascaride.

"Une femme juive qui défend des Arabes"

Deux voix qui racontent comment Gisèle Halimi s’est battue tout au long de sa vie contre les injustices. D’abord en Algérie. Dans les années 1950, Gisèle Halimi soutient des militants de l’indépendance d’Algérie, alors française. "C’est une femme juive qui défend des Arabes, des Algériens. Il fallait une sacrée dose de courage pour faire ça. D’ailleurs, elle a été menacée de mort et emprisonnée. À l’époque, elle avait déjà deux enfants", souligne admirative Ariane Ascaride.  

"Ne pas cesser de s’indigner"

Pendant près d’une heure vingt, les deux comédiennes mettent aussi en lumière l’humanité de l’avocate qui n’a jamais plié devant les épreuves. Résister et "ne pas cesser de s’indigner", tels étaient ses leitmotivs. "À la haine de l’injustice chevillée au corps, elle avait la haine des infériorisations, y compris coloniales. C’est vrai qu’on balaye, dans ce spectacle, tous ses ressentis très profonds contre toutes sortes d’injustices", rapporte Philippine Pierre-Brossolette. Dans les années 1970, ses procès médiatisés ont contribué à faire voter des lois : la légalisation de l’interruption volontaire de grossesse ou encore la reconnaissance que le viol est un crime et non plus seulement un délit. Véritable succès, à Nice, la pièce de théâtre affiche complet. Mais d’autres représentations sont prévues, notamment à Paris, en 2024, à La Scala.

"Gisèle Halimi, une farouche liberté", mise en scène par Lena Paugam avec Philippine Pierre-Brossolette et Ariane Ascaride, en tournée jusqu'au 21 mars 2024.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.