Sophia Aram prêche "La crise de foi" au Théâtre de Trévise
"Nous déconseillons ce spectacle aux personnes plaçant leur foi au dessus de l'humour". L'avertissement écrit en toutes lettres sur le site de Sophia Aram est clair. Les intégristes de tous poils et de toutes religions ne sont pas les bienvenus dans la salle. Ils risqueraient de ne pas comprendre pourquoi les gens rient. Qu'y a t'il de drôle en effet à se demander si Jésus n'est pas mort du tétanos ? Si l'on peut embrasser son mari lorsque celui-ci vient de manger du saucisson ? Ou si Moïse n'avait pas inventé le premier Ipad il y a 4 000 ans ? Rien qui puisse faire sourire un prêtre de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X pour qui la fausse rigidité du Souverain pontife tient plus de la débandade religieuse. Ni de quoi faire se tordre un rabbin juif orthodoxe persuadé que tout était déjà gravé dans le marbre il y a quelques milliers d'années, et encore moins un prédicateur salafiste qui s'interroge encore pour savoir si la femme a le droit de se moquer de l'homme. Non, rien dans ce spectacle n'est fait pour réjouir les inconditionnels du Monothéisme qu'ils soient musulmans, juifs ou chrétiens. A croire que Sophia Aram cherche à se faire des ennemis, à devenir la Salman Rushdie des planches ou la Théo Van Gogh du théâtre. Car l'insolente infidèle ne se contente pas de se faire des adversaires du côté du ciel et de ses représentants sur terre, elle fustige également la classe politique et les travers de la société chaque semaine au micro de France-Inter. Un coup à finir comme Stéphane Guillon, Didier Porte, Gérald Dahan ou Raphaël Mizrahi...blacklistés. Sophia Aram a beau en rire, elle met un certain talent à chatouiller ceux que d'ordinaire on préfère laisser tranquille, pour éviter de se faire à son tour lapider, sans rire.
Infatiguable Sophia Aram qui poursuit également une tournée avec son précédent spectacle "Du plomb dans la tête", également disponible en DVD.
A Voir aussi sur Culturebox :
Allelujah-bordel-bouscule-le-théâtre-du-temple-à-Paris
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.