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Opéra de Paris : la Cour des comptes recommande des efforts de gestion
Malgré des progrès, l'Opéra de Paris a encore des efforts à faire en matière de gestion, notamment en ce qui concerne la masse salariale, estime la Cour des comptes, qui recommande une augmentation du nombre de spectacles.
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C'est notamment sur la masse salariale que l'Opéra devra concentrer ses efforts
"Pour les années à venir, des progrès doivent encore être accomplis pour améliorer l'équilibre financier de l'activité de spectacle", écrivent dans leur rapport les magistrats, qui ont passé au crible les comptes entre 2005 et 2014. Ils soulignent toutefois que "l'établissement est parvenu à compenser la baisse de la subvention de l'État intervenue au cours de cette période par une politique dynamique de développement de ses ressources propres" et que "son pilotage stratégique s'est structuré".C'est notamment sur la masse salariale que l'Opéra devra concentrer ses efforts, estime la Cour: "en dépit de la baisse de ses effectifs, l'établissement n'est pas encore parvenu à stabiliser sa masse salariale qui, représentant environ 70% de ses dépenses, obère de ce fait ses marges de manoeuvre financières dans un contexte de baisse des subventions de l'État".
L'Opéra de Paris, qui emploie 1.750 agents, devra notamment "s'employer à faire évoluer l'organisation et les temps de travail, dans le respect de ses objectifs financiers, afin de pourvoir augmenter le nombre de spectacles et de représentations donnés", estime la Cour. Le rapport recommande "un suivi plus rigoureux du respect des temps de travail statutaires et de l'absentéisme".
Sur ce point, le rapport relève que "le taux d'absentéisme est en augmentation pour certaines catégories d'agents". Le directeur de l'Opéra Stéphane Lissner répond que ce phénomène "renvoie de manière très claire au vieillissement de la population qui travaille à l'Opéra, notamment dans les métiers techniques, à la suite de la modification des âges et des conditions de départ en retraite".
"Niveaux assez élevés" des frais de réception
La Cour pointe du doigt les "niveaux assez élevés" des frais de réception et des frais de taxis ces dernières années. Si elle reconnait que "des mesures de sensibilisation ont été prises récemment par l'établissement", elle estime qu'il doit "veiller à ramener ces dépenses à un niveau plus compatible avec les contraintes financières actuelles". Le recours à des taxis, qui concerne "une dizaine de bénéficiaires parmi les directeurs" a coûté près de 100.000 euros en 2013 et 2014 (93.349,38 pour 2014) un "niveau élevé".Les magistrats se sont également étonnés du fait que l'ancien directeur de la danse Benjamin Millepied ait été le seul de l'équipe dirigeante à bénéficier d'une voiture de fonction avec chauffeur "sans qu'il soit possible de déterminer en quoi cette exception se justifiait". Pour l'activité spectacle, le rapport estime que l'augmentation du nombre de spectacles et de représentations permettraient d'améliorer l'équilibre financier.
"Force est de constater que les nouvelles productions attirent davantage que les reprises, surtout lorsqu'il s'agit de la troisième ou quatrième série d'un même titre", répond le directeur de l'Opéra. Il ajoute que "depuis la conclusion de l'instruction, à la fin de l'année 2015, (...) le conseil d'administration de l'établissement a ainsi adopté un dispositif complet d' encadrement et de contrôle des dépenses des dirigeants".
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