Olivier Py présente son premier festival d'Avignon et rêve d'attirer les jeunes
Avec des tarifs abaissés pour certains sièges dans la Cour d'honneur, un tarif jeunes et un tarif "grand spectateur" (5 spectacles) destiné à ramener le public local, Olivier Py veut renouer avec le théâtre populaire souhaité par Jean Vilar, fondateur du festival. "Nous avons seulement 11% de moins de 26 ans au festival, c'est trop peu", a-t-il souligné. Pour la première fois, les enfants auront leur festival, avec un lieu spécial, la Chapelle des pénitents blancs, et trois pièces contemporaines.
21 créations
La programmation est resserrée sur 36 propositions contre 40 l'an dernier, mais avec le même nombre de créations, 21, et sur une période un peu plus longue, du 4 au 27 juillet.
Xavier Gallais dans le Prince de Hombourg
Autre flash back dans l'histoire du festival, "Mai, juin, juillet" de Denis Guenoun et Christian Schiaretti, sur la "déflagration de mai 68 dans le monde du théâtre", est recréé avec Robin Renucci (Jean Vilar) et Marcel Bozonnet (Jean-Louis Barrault).
Les 5 continents représentés
"I am", du néo-zélandais Lemi Ponifasio, prendra le relais dans la Cour d'honneur. Ponifasio part de la guerre de 14-18 vue du Pacifique, avec l'engagement des soldats néo-zélandais y compris aborigènes.
Pour la première fois, le festival d'Avignon accueille ainsi les cinq continents. Un "fil rouge grec" court dans la programmation, avec trois pièces qui explorent toutes la crise d'une manière ou d'une autre. L'Europe est bien présente, avec Emma Dante, figure du proue du théâtre contemporain italien ("Les soeurs Macaluso"), la Roumaine Gianina Carbunariu, le Belge Fabrice Murgia, qui explore notre rapport aux écrans et à la technologie. D'Amérique latine, une pièce chilienne ("La imaginacion del futuro") revisite le dernier discours d'Allende.
Un Henri VI de 18 heures
L'édition 2014 propose une de ces pièces fleuves qui font la joie des festivaliers, un "Henri VI" de Shakespeare en 18 heures d'affilée mis en scène par le rouennais Thomas Jolly, 32 ans. Cette intégrale - il s'agit à l'origine de trois pièces- sera donnée d'une traite, avec sept entractes. Le Festival d'Avignon est coutumier de ces "traversées" théâtrales, depuis le "Mahabharata" de Peter Brook en 1985 (9 heures). Cette année, un tout autre "Mahabharata" sera donné dans la carrière de Boulbon, en moins de deux heures, par le Japonais Satoshi Miyagi qui utilise les codes du kabuki, avec un conteur et 25 acteurs.
Trois spectacles d'Olivier Py
Premier artiste à diriger le festival depuis Jean Vilar (1947 à 1971), Olivier Py présente trois spectacles. Il crée à la FabricA, nouvelle salle ouverte par ses prédécesseurs, "Orlando ou l'impatience", une comédie où "un jeune homme qui me ressemble", dit-il, recherche son père. Pour les enfants, il monte pour la cinquième fois "La jeune fille, le diable et le moulin" d'après les contes des frères Grimm. Il propose aussi "Vitrioli" de l'auteur grec Yannis Mavritsakis.
De la danse et les "Têtes raides" en cloture
Le chorégraphe israélien Arkadi Saides traduit dans le corps la réalité de l'occupation des territoires palestiniens avec "Archive" et l'Egyptien Hassan El Geretly ("Haeeshek") reprend la tradition du cabaret et des conteurs pour parler de l'Egypte d'aujourd'hui.
Avignon est aussi une fête: il reviendra au groupe des "Têtes raides" de clore le festival dans la Cour d'honneur.
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