Modification des loges de l'Opéra Garnier : les opposants aux travaux déboutés par la justice
La requête, présentée par la société pour la Protection des Paysages et de l'Esthétique de la France, demandait à l'Opéra Garnier de rétablir les anciennes cloisons d'une partie des loges, que la direction veut remplacer par des cloisons coulissantes afin de gagner une trentaine de places.
L'Opéra a enlevé en août 12 cloisons et installé un prototype de nouvelle cloison sur une loge après un simple "accord de principe" de la Drac. Dans sa décision datée de mercredi, consultée par l'AFP, le tribunal reconnaît que cette installation n'avait pas recueilli l'an dernier un accord formel de la Drac mais souligné que depuis, le préfet de la région Ile-de-France avait autorisé les travaux le 24 novembre. Le juge a donc rejeté la requête.
En remplaçant les anciennes cloisons par des cloisons aisément rétractables, la direction compte agrandir chaque loge et gagner 30 places, soit une recette estimée à 600.000 euros. Les anciennes cloisons étaient démontables pour agrandir la tribune présidentielle mais leur maniement est difficile (deux agents et une demi journée de travail), ce qui a motivé la décision de l'Opéra de les remplacer. Les nouvelles cloisons, placées sur des rails, seraient retirées pour chaque spectacle et réinstallées pour les visites du Palais Garnier.
L'ancien directeur de l'Opéra Hugues Gall et l'Académie des Beaux-Arts jugent que les nouvelles cloisons "défigurent" le bâtiment classé. Une pétition a recueilli à ce jour 32.000 signatures.
Les loges, qui admettent 4 places, pourraient loger 12 personnes en rétractant les cloisons, ce qui "enlève toute intimité aux loges historiques", a expliqué à l'AFP le vice-président de la SPPEF Julien Lacaze.
Construit de 1861 à 1875, l'Opéra Garnier est un modèle d'architecture du Second Empire. Classé monument historique en 1923, il est visité chaque année par plus de 700.000 touristes et accueille 300.000 spectateurs.
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