Le dernier hommage des humoristes à Sylvie Joly à Saint-Sulpice
Près de 300 personnes lui ont rendu mercredi un dernier hommage, en présence de sa cousine, la magistrate Eva Joly. Le réalisateur Dany Boon, le couturier Jean Paul Gaultier, les humoristes Chantal Ladesou et Gérald Dahan figuraient également dans l'assistance. A l'annonce de sa mort, plusieurs humoristes avaient souligné son influence. Gad Elmaleh avait tweeté : "Adieu ma Joly... Qu'est ce que tu m'as fait rire.... Tu m'as aussi beaucoup appris".
"Comment oublier Catherine, comment oublier Josiane qui a horreur de la vulgarité ?", a poursuivi le père Philippe Desgens, aumônier des artistes, faisant allusion aux personnages interprétés par Sylvie Joly dans ses sketches les plus célèbres. "Sylvie aimait faire rire. Elle disait mon métier est de faire du bien aux gens", a-t-il ajouté. "On a envie de lui dire merci. Et à vous tous Merci d'avoir tant ri avec Sylvie", a dit l'aumônier.
"Elle a tant donné et tant enduré, le rire et le pire", a souligné devant l'assistance l'un des frères de l'humoriste. "Pour elle, il y avait deux seules situations possibles : drôle ou pas drôle. Sa maxime était Tout est dérisoire, sauf l'amour et l'humour". Rassemblés sur le parvis de l'église Saint-Sulpice à l'issue de la cérémonie, famille, amis et anonymes ont salué le cercueil par des applaudissements nourris, selon la tradition des adieux aux artistes.
Elle a alterné cinéma et théâtre
Admiratrice de sa grande aînée Jacqueline Maillan, Sylvie Joly, née le 28 octobre 1934 à Paris, a inspiré de nombreux comiques dont Muriel Robin, Florence Foresti ou Pierre Palmade. Elle a alterné cinéma et théâtre. Au cinéma, elle a travaillé avec Yves Robert ("Salut l'artiste"), Bertrand Blier ("Les valseuses", "Préparez vos mouchoirs"), Jean-Pierre Mocky ("Le miraculé", "Les saisons du plaisir") ou Claude Lelouch ("Les misérables"). Mais le cinéma ne lui a jamais apporté le rôle dont elle rêvait. Elle a aussi tourné de nombreux téléfilms. Au théâtre, Sylvie Joly a joué Ionesco, Tchekhov ou Marivaux. Mais c'est avec ses sketches iconoclastes que "la lionne", son surnom, remplit les salles.
Son ironie cinglante s'exprimait dans ses "one woman shows" comme "La si jolie vie de Sylvie Joly", "La cigale et la Joly" ou "Ne riez jamais d'une femme qui tombe". Grande, pétillante sous ses boucles blondes, elle était souvent habillée en rose, sa couleur fétiche. Sylvie Joly ne croyait pas à un humour féminin : "Une femme snob, c'est pareil qu'un homme snob, un imbécile pareil qu'une imbécile et l'humour, c'est l'humour". Mais elle y avait de la tendresse dans sa façon de croquer les personnages. Fidèle à son style, elle était incapable de faire rire de la souffrance des autres.
"Elle avait ouvert la voie, montrant et démontrant que l'humour au féminin pouvait lui aussi conquérir les plus vastes publics", a souligné la ministre de la Culture Fleur Pellerin, dans un hommage à l'humoriste. Son inhumation a lieu mercredi au cimetière du Père Lachaise, après la cérémonie religieuse en l'église Saint-Sulpice.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.