Intermittents : le gouvernement cherche une porte de sortie
Le ministre de l'Emploi "envisage d'agréer la convention du 14 mai et les textes qui lui sont associés", écrit le gouvernement. La convention "entrera en vigueur le 1er juillet pour une période de deux ans" et "préserve le caractère spécifique du régime des intermittents du spectacle".
Dans ce texte, le gouvernement estime que "la nouvelle convention traduit le souhait des partenaires sociaux de renforcer l'équité entre allocataires, d'encourager le lien avec le marché du travail et la reprise d'emploi et d'assurer la soutenabilité du régime d'assurance chômage".
En ce qui concerne les intermittents, qui manifestent lundi, il souligne que "les partenaires sociaux, l'Etat et les professionnels du secteur engageront une concertation sur les moyens d'améliorer les conditions d'emploi et de lutter contre la précarité et les abus dans ce secteur".
Le gouvernement fait valoir que "les partenaires sociaux ont en effet souhaité pérenniser les annexes 8 et 10", qui concernent les intermittents, ajoutant que "les conditions d'accès restent inchangées et qu'aucun intermittent n'est exclu du régime".
"La fin d'une certaine gauche"
Les intermittents sont vent debout contre ce texte, issu d'un accord signé le 22 mars entre le patronat et trois syndicats de salariés (CFDT, FO et CFTC). Face à l'important déficit de l'Unedic, il prévoit de durcir les règles d'indemnisation des intermittents du spectacle, comme celles d'autres catégories de chômeurs.
"Si la gauche assassine le festival d'Avignon et les autres festivals en signant cet accord, ce sera vraiment la fin d'une certaine idée de la gauche aussi", estimait lundi matin le directeur du festival d'Avignon, Olivier Py, en appelant à Manuel Valls.
Le gouvernement veut sauver les festivals d'été
S'il a décidé de valider le texte, le gouvernement cherche une porte de sortie pour sauver les festivals de l'été. Le Premier ministre a annoncé que des décisions sur les intermittents du spectacle seraient prises d'ici à la fin de la semaine, en envisageant à terme une remise à plat de leur régime. "Tous les dix ans, tous les cinq ans, tous les trois ans, nous avons ce conflit et la possibilité voire la réalité de l'annulation de spectacles, il faut en sortir une fois pour toutes", a dit Manuel Valls.
Aujourd'hui, a-t-il ajouté, "il faut trouver une solution immédiate" pour "préserver le dialogue social, les accords entre partenaires sociaux mais aussi ouvrir une voie d'espoir pour les intermittents". Une concertation déjà prévue entre l'Etat, le patronat et les syndicats sur les intermittents "va être avancée au début de l'été. L'Etat est prêt à y prendre toutes ses responsabilités. L'Etat est prêt à aller très, très loin dans cette voie", a renchéri la ministre de la Culture Aurélie Filippetti.
Les 93 000 intermittents représentent 4% des alocataires de l'assurance-chômage
Selon des données de l'Unédic (assurance chômage) publiées dimanche, les nouvelles règles de calcul du différé d'indemnisation chômage, qui provoquent la colère des intermittents, n'entraîneront aucun changement pour "plus de la moitié" d'entre eux.
D'après ses simulations, 25% des ouvriers et techniciens du spectacle et 74% des artistes n'auront aucun jour de différé. Les intermittents représentent actuellement 4% des allocataires de l'assurance-chômage, soit 93.000 personnes.
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