Intermittents : divergences à Montpellier, concert annulé à Orléans
Alors que le Premier ministre Manuel Valls a lancé une mission de concertation, des spectacles de Montpellier Danse ont de nouveau été annulés mardi soir.
Dimanche, ils avaient été quelque 150 à s'installer sur le plateau pour empêcher le spectacle d'ouverture de Montpellier Danse, "Empty moves", d'Angelin Preljocaj. Lundi, une centaine d'entre eux avaient réitéré l'opération, provoquant une nouvelle annulation du ballet. Avec de surcroît trois blessés très légers dans une bousculade lorsque des salariés du festival ont voulu empêcher des manifestants de passer les portes d'entrée de la salle.
La troisième représentation d'Angelin Preljocaj annulée
La troisième représentation, prévue mardi soir, a été annulée, a annoncé mardi en fin de journée la direction du festival, tout comme celle de l'irano-norvégien Hooman Sharifi, qui avait pourtant pu jouer normalement lundi.
"Il y a une radicalisation de certains", a déclaré anonymement à l'AFP un technicien de Montpellier Danse. Le 16 juin il avait voté en faveur de la grève. Mais dimanche après-midi, comme la majorité de ses collègues, il s'est prononcé en faveur "d'autres moyens d'action" (67 contre la grève, 39 pour, 11 votes blancs ou nuls).
Ce scrutin a été rapidement contredit par les faits, critiqué par la Coordination des intermittents et précaires (CIP) et la CGT- spectacle : selon eux, le vote a été "verrouillé par la direction", voire même ouvert à des salariés qui n'étaient pas concernés, et les employés ont manqué d'explications sur les enjeux du conflit.
Divergences sur les moyens d'action
Cette critique est balayée par le délégué du personnel, Alexis Ruiz-Salmeron : "Il y a eu un vote à bulletins secrets, sans procuration, tout à fait régulier et les grévistes n'étaient pas majoritaires", dit-il.
"Je ne suis pas acteur de cette histoire. Toutes les allégations sont calomnieuses", renchérit le directeur du festival, Jean-Paul Montanari.
"Il y a une divergence sur les moyens d'actions", reconnaît un intermittent, prêt à faire grève, même si ceux qui sont favorable à la grève pourraient être de plus en plus minoritaire au sein du festival.
Angelin Preljocaj : ces annulations sont "des aberrations"
Du côté des artistes, on ne comprend pas ce jusqu'au-boutisme et des annulations qui sont "des aberrations", dit Angelin Preljocaj. "Pour soutenir, j'ai proposé d'annuler symboliquement ma première afin d'éviter le désossement du festival. Mais je voulais une garantie pour la suite que je n'ai pas eue, alors j'ai retiré mon offre ", a ajouté le chorégraphe.
Hooman Sharifi a lui regretté que personne "ne trouve un moyen de ne pas détruire ce qui a été préparé depuis longtemps", alors que "personne n'est contre le mouvement".
On s'attend encore à des annulations impromptues dans les prochains jours. Cependant le directeur n'envisage pas d'annuler le festival comme il l'avait fait en 2003. A l'époque, cette annulation avait fait tache d'huile. Avignon avait également été annulé.
A Orléans, le concert de Gregory Porter et Ibrahim Maalouf annulé
A Orléans, les intermittents ont décidé à la majorité d'empêcher la tenue de la soirée qui devait réunir le baryton Gregory Porter et le trompettiste Ibrahim Maalouf. Les techniciens ont également voté la grève à la majorité. "Dans ces conditions, les organisateurs du Festival Orléans'Jazz sont contraints d'annuler les concerts programmés le mercredi 25 juin", a annoncé la municipalité dans le communiqué.
La suite du festival ne serait pas compromise. Trois autres soirées de concerts sont prévues jusqu'au 28 juin.
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