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Pierre Desproges, lauréat posthume du prix de l'Humour de résistance

Pierre Desproges a disparu il y a exactement trente ans, emporté par un cancer. A Châlus, village limousin de son enfance où sa figure fait toujours débat, le prix de l'Humour de résistance lui a été décerné à titre posthume, dans la maison de sa grand-mère. De l'aveu même de son frère, il aurait détesté l'hommage.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture
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  (capture d'écran France 3)

L'ancienne mercerie de la grand-mère de Pierre Desproges était comble. La cérémonie, mi-émue, mi-rigolarde, avait réuni beaucoup des habitants de Châlus, bourgade du Limousin et berceau de sa famille. Le prix de l'humour de résistance rend hommage à la carrière du Pierre Desproges grinçant et dérangeant, humoriste insensible aux bien-pensants outragés par ses saillies provocatrices.

Henri Moulton, le président de la Maison du Rire et de l'Humour qui décerne le prix, confirme : "Pierre Desproges a ô combien résisté à toute la bêtise humaine et elle s'est largement exprimée à son époque, elle continue d'ailleurs à le faire".

L'homme donne à pleurer, mais prête à rire.

Pierre DesprogesJacques, son frère, un peu gêné, reconnaît que "si  Pierre était encore parmi nous, il n'y aurait pas de prix, cela ferait longtemps qu'il aurait dissuadé tout le monde de le lui remettre". On pourrait presque voir se dessiner un sardonique sourire sur les photos du défunt lauréat qui ornent les murs de la maison familiale. 

Reportage France 3 Limousin : F. Petit / R. Droulez / J. Andrieux / S. Bugeaud

Souvenirs grinçants

Le petit Desproges a donc usé ses culottes sur les bancs de la communale de Châlus puis l'adolescent parisien y revenait passer des vacances chahuteuses.

Une habitante du village se souvient d'un garçon singulier : "Je garde un souvenir assez glaçant de lui parce que j'étais une enfant quand lui était déjà adolescent et quand il nous adressait la parole, on ne comprenait pas son humour et, franchement, on le trouvait condescendant."

La figure de l'humoriste faisait encore débat après sa mort quand on a donné son nom au collège local : "Il y a eu de fortes réticences, surtout du côté des parents d'élèves, ils disaient que ce ne pouvait être un modèle pour les enfants, il disait trop de gros mots", rappelle un ancien du village.
 

Aprés avoir quitté Châlus, je suis devenu plus morose et en tout cas moins exhibitionniste dans ma façon de rigoler. Je recommande l'air limousin aux moroses, car moi il me mettait en joie.

Pierre Desproges
Reportage France 3 Limousin : M. Regnault / N. Stil

 

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