Le maire de Limoges interdit un spectacle de Dieudonné
Dans un arrêté pris mercredi, le maire explique que "la liberté d'expression ne saurait justifier l'antisémitisme, le racisme, le négationnisme, l'appel à la haine et l'apologie du terrorisme, qui constituent des délits sanctionnés par le code pénal".
Il juge nécessaire pour la ville de Limoges, "au regard de son passé marqué par les massacres perpétrés par les nazis en Limousin (...), comme de son attachement aux valeurs républicaines, de se garantir contre toute atteinte à ces valeurs".
Le maire invoque les droits de l'homme
Dans un long exposé, le maire invoque la Déclaration des droits de l'homme et la Convention européenne des droits de l'homme et s'appuie sur diverses jurisprudences. Il recense les écarts du polémiste, notamment un extrait de son nouveau spectacle, le fait qu'il ait réitéré récemment le geste de la quenelle ou encore des propos sur Facebook ("je me sens Charlie Coulibaly") qui lui ont valu une condamnation à deux mois de prison avec sursis pour "apologie du terrorisme". Dieudonné a fait appel.Fin 2013 déjà, l'ancien maire de Limoges, le PS Alain Rodet, avait été parmi les premiers en France à manifester son intention de s'opposer à la venue de l'humoriste controversé et de son spectacle d'alors, "Le Mur".
Des interdictions souvent contestées en justice
Une version expurgée de celui-ci avait toutefois pu se tenir à Limoges, tandis que la mairie organisait au même moment une contre-soirée, une "nocturne républicaine", réunissant, au Musée de la Résistance de Limoges, associations, militants des droits de l'homme, et citoyens anonymes.Plusieurs municipalités ces dernières années ont tenté d'annuler ou d'interdire des spectacles de Dieudonné, des mesures contestées par la justice, qui a souvent invalidé ces interdictions : ainsi cette année à Metz, Strasbourg, Toulon, où il a finalement pu se produire.
Dieudonné a été condamné à plusieurs reprises pour ses provocations verbales, certaines à caractère antisémite, mais aussi pour des délits routiers, non acquittement d'amendes et de dommages et intérêts. Dans des volets distincts, il a aussi été mis en examen pour organisation frauduleuse d'insolvabilité, abus de biens sociaux et blanchiment.
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