Kev Adams en a assez de faire l'ado !
"Y'a qu'à moi qu'on demande ça, n'importe quel humoriste de la jeune génération, on irait pas lui dire : 'T'en es où dans tes tranches d'âge à peu près'?'", lâche-t-il, fatigué d'être constamment interrogé sur le sujet.
Veste en cuir et bonnet enfoncé sur ses cheveux bruns hirsutes, le jeune homme de 23 ans a l'air un peu las dans le bar chic près des Champs-Elysées qu'il a choisi pour cet entretien accordé à l'AFP.
Kev Adams, de son vrai nom Kevin Smadja, s'est fait connaître à 18 ans. Il écrit alors son premier spectacle, "The young man show". Sa précocité lui vaut son étiquette, aujourd'hui un peu "trop" collante. "J'ai pas du tout honte d'être l'humoriste des enfants ou des ados, bien au contraire, c'est un public génial, explique-t-il, ce qui m'énerve, c'est d'être réservé pour ces gens-là."
L'humoriste assume sa responsabilité vis-à-vis des jeunes
Repéré dans l'émission de Laurent Ruquier, "On n'demande qu'à en rire", il assure la première partie de Gad Elmaleh, puis atteint le grand public grâce à "Soda" (ados en verlan) sur W9. Mais l'acteur n'a plus l'âge de jouer le jouvenceau : M6 diffuse le 29 décembre un épisode de 90 minutes en prime time, "Un trop long week-end", qui sonne le glas de la série.
S'il martèle "je veux parler de tout le monde", Kev Adams reconnaît que son nouveau spectacle "Voilà voilà", en tournée actuellement, est "axé sur les conflits intergénérationnels, sur les jeunes et sur les adultes et leurs grands-parents". Le one-man-show enchaîne comique de situation entre parents et enfants, blagues potaches et numéros musicaux où il parvient à emporter la salle.
L'amuseur junior affirme avoir "une responsabilité, sans le vouloir" : "Jamais je vais aller dire aux jeunes 'n'allez pas à l'école', 'vos parents, vous les emmerdez', jamais, parce que y a des jeunes qui pourraient prendre ça au sérieux".
Trop lisse, trop commercial ?
"Vous ne me verrez jamais fumer une clope à la télévision ou dans une émission de télé, ou dehors devant des gens qui prennent des photos. Ça fait partie de mes responsabilités." Pas si rebelle, l'icône des jeunes.
"On peut pas vouloir être connu et puis se dire 'de toute façon, j'en ai rien à foutre, je vis ma vie comme avant', il faut être responsable", assène l'humoriste qui compte plus de deux millions de followers sur Twitter.
Trop lisse, trop commercial ? "On me l'a reproché", admet-il, acceptant d'être taxé d'"anti-Miley Cyrus" - l'ex-actrice de la série Disney "Hannah Montana" qui a entrepris depuis quelques années de casser son image de fille sage.
"Je ne veux pas parler sur scène de tous les sujets qui divisent : politique, religion, conflits entre l'Etat et le peuple... c'est plus mon métier", précise celui qui incarnera Aladin au cinéma, à l'automne 2015.
Lui, qui se voit comme un "enfulte" (enfant-adulte), a dû surveiller son langage lorsqu'il travaillait sur "Soda", qu'il coécrivait et coproduisait, avec les contraintes imposées par le CSA et W9 : "On a tout tenté, insultes, gros mots, on les a poussés à nous faire confiance. Dire une fois 'putain' à la télé tous les onze épisodes ou parler un peu de cul, c'est pas si grave."
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