Exhibit B : les opposants déboutés de leur demande de suspension
Dans son ordonnance transmise par le tribunal administratif, le juge du référé-liberté a souligné que la mise en scène de Brett Bailey s'inscrivait certes, "au plan formel, dans une certaine continuité avec les +zoos humains+ présentés à la fin du XIXe siècle et au tout début du XXe siècle".
Mais "la représentation artistique en cause a pour objet de dénoncer, sans ambigüité, l'asservissement des populations noires lors de la période coloniale ainsi que des traitements contraires au principe de respect de la dignité humaine ou aux droits de l'homme dans le monde contemporain", poursuit l'ordonnance.
Dans ces conditions, "la représentation artistique +Exhibit B+, alors même qu'elle peut être perçue par les spectateurs ou ses détracteurs comme suscitant, du fait des spécificités de la mise en scène et des sujets abordés, une très forte émotion, ne porte pas atteinte au respect de la dignité de la personne humaine", selon le texte.
Le tribunal avait été saisi en référé par le Centre Dumas-Pouchkine des diasporas et cultures africaines, l'Alliance noire citoyenne et l'association L'Amozaïk notamment, qui demandaient la suspension de l'installation du Sud-africain Brett Bailey.
"Exhibit B", dénonciation de l'histoire coloniale à travers douze "tableaux vivants" évoquant les "zoos humains" de la fin du XIXe siècle, doit être présenté au théâtre Centquatre, dans le 19e arrondissement de Paris, jusqu'à la fin de la semaine.
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