"Exhibit B" à Saint-Denis : deux manifestants interpellés dimanche soir
Dimanche soir, près d'une centaine de manifestants étaient à nouveau rassemblés à Saint-Denis, pour demander l'annulation du spectacle de l'artiste sud-africain Brett Bailey, joué depuis jeudi.
Selon une source policière, deux personnes ont été arrêtées. "Elles sont parvenues à s'infiltrer avec un groupe de spectateurs dans le théâtre et ont exprimé leur mécontentement à l'entrée de l'exposition, avant d'être interpellées", a déclaré cette source à l'AFP.
Dans la rue, le rassemblement encadré d'un important dispositif policier s'est néanmoins "déroulé dans le calme et dans un climat moins violent que les soirées précédentes", a-t-elle poursuivi.
"Profond malentendu" selon l'artiste
Cette installation, qui plonge le spectateur dans l'histoire coloniale à travers douze tableaux vivants où des acteurs retracent la souffrances des Noirs, est en proie à une pétition lancée par un collectif baptisé "Contre Exhibit B".
Reportage : F. Hovasse, O. Badin, L. Decaix, S. Barle
Selon Brett Bailey, Blanc né sous l'apartheid, il s'agit d'un profond malentendu "de la part de gens qui n'ont pas vu l'installation". Pendant quatre jours, deux visions de "l'anti-racisme" se sont affrontées à Saint-Denis.
"Brigades anti-négrophobie" réclamaient l'annulation
A l'intérieur du théâtre, où l'oeuvre est accueillie comme un manifeste antiraciste, qui suscite émotion et réflexion, et à l'extérieur où les manifestants, certains arborant des T-shirts où l'on pouvait lire "Brigade anti-négrophobie", n'ont cessé de réclamer son annulation en scandant "Respectez nos ancêtres".
"On voit très peu d'acteurs noirs au théâtre et quand il y en a c'est pour les montrer comment ? Opprimés, dominés. On lutte tous les jours pour faire reculer le racisme et voir cette installation à l'affiche, c'est ça qui créé la frustration", a expliqué à l'AFP, Lucien, un manifestant.
Le spectacle, vu sans incidents en France l'an passé, sera accueilli au Centquatre à Paris du 7 au 14 décembre. Ses détracteurs ont d'ores et déjà appelé à poursuivre leur mouvement.
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