Cet article date de plus de dix ans.
Des artistes lancent un appel contre l'"effritement du réseau culturel"
Plusieurs dizaines d'artistes français lancent un "appel collectif et solennel" à tous les élus et au gouvernement pour le maintien du réseau culturel en France dont ils constatent "l'effritement déjà visible". Cet appel signé notamment par Mathieu Almaric et Emmanuelle Béart sera lancé officiellement mercredi au Théâtre de la Colline à Paris.
Publié
Mis à jour
Temps de lecture : 4min
"Le divertissement se substitue à la culture"
"A l'heure où le populisme grandit, où le divertissement se substitue à la culture et où trop de responsables politiques semblent abandonner le défi de l'émancipation humaine, il n'est plus possible de se taire", indique l'appel lancé par le Syndeac (Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles).
"Le budget consacré par la Nation à la culture n'a pas cessé de baisser en euros constants", déplore le Syndeac, qui dénonce aussi des atteintes à la liberté de création.
"Une conjonction d'éléments peut nous faire disparaître à grande vitesse s'il n'y a pas un sursaut", a expliqué à l'AFP Madeleine Louarn, présidente du Syndeac. "C'est tout le réseau issu de la décentralisation qui est menacé d'effondrement".
"Un peu partout, les budgets de la culture sont la première victime des restrictions budgétaires", souligne-t-elle. "On voit de plus en plus d'élus qui interviennent à la fois sur les budgets et sur les contenus mêmes. De nouveaux maires veulent choisir eux-mêmes la programmation des théâtres, c'est un peu comme si le maire intervenait sur les contenus de l'éducation nationale", s'insurge-t-elle.
Le monde du théâtre et du cinéma particulièrement mobilisés
Parmi les signataires de cet appel lancé par le Syndeac (Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles), figurent de grands noms du théâtre et du cinéma comme Mathieu Amalric, Emmanuelle Béart, Denis Podalydès, de nombreux acteurs de la Comédie-Française dont son administrateur Eric Ruf, des metteurs en scène de premier plan (Jean-Pierre Vincent, Ariane Mnouchkine, Stéphane Braunschweig) et directeurs de théâtres comme Jean-Michel Ribes (Rond-Point).
Les raisons de la montée de l'inquiétude
Dans plusieurs villes, l'alternance politique a conduit des élus à retirer leur confiance aux équipes qui géraient les lieux de spectacle, des décisions dont le Syndeac s'est ému. Comme au Blanc Mesnil, où le directeur Xavier Croci s'est vu reprocher une programmation "élitiste". A Roanne, le directeur du théâtre Abdelwaheb Sefsaf avait aussi été limogé brutalement par la municipalité.
L'Etat s'est engagé à stabiliser le budget de la culture sur trois ans, mais vient d'imposer un gel de 8% aux crédits d'intervention du ministère de la Culture, comme à l'ensemble des ministères.
Contraint de présenter un budget amputé de 302.000 euros, le Festival d'Avignon a annoncé qu'il envisageait de réduire de deux jours sa programmation et de ne pas ouvrir un de ses lieux emblématiques, la Carrière de Boulbon.
Le gouvernement a aussi baissé ses dotations aux collectivités, ce qui les conduit à couper dans leurs dépenses culturelles. Deux orchestres d'envergure internationale, Les Musiciens du Louvre à Grenoble et Les Arts Florissants à Caen, ont vu remise en cause la convention qui les liait à la ville.
La réforme territoriale, qui va chambouler l'équilibre des financements croisés Etat-Villes-Régions-Départements, est également une source d'inquiétude pour le monde de la culture.
"Il faut que le spectacle vivant ait une place particulière dans la loi de réforme territoriale, que l'Etat garantisse la création partout sur e territoire", juge Madeleine Louarn.
Outre l'appel, une lettre ouverte à la ministre de la Culture Fleur Pellerin doit être rendue publique mercredi. "Nous demandons à la ministre de prendre la parole sur le spectacle vivant. On l'a beaucoup entendu sur le numérique et un peu sur la création, mais cela ne suffit pas face aux menaces qui pèsent sur le secteur", a souligné Mme Louarn.
"A l'heure où le populisme grandit, où le divertissement se substitue à la culture et où trop de responsables politiques semblent abandonner le défi de l'émancipation humaine, il n'est plus possible de se taire", indique l'appel lancé par le Syndeac (Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles).
"Le budget consacré par la Nation à la culture n'a pas cessé de baisser en euros constants", déplore le Syndeac, qui dénonce aussi des atteintes à la liberté de création.
"Une conjonction d'éléments peut nous faire disparaître à grande vitesse s'il n'y a pas un sursaut", a expliqué à l'AFP Madeleine Louarn, présidente du Syndeac. "C'est tout le réseau issu de la décentralisation qui est menacé d'effondrement".
"Un peu partout, les budgets de la culture sont la première victime des restrictions budgétaires", souligne-t-elle. "On voit de plus en plus d'élus qui interviennent à la fois sur les budgets et sur les contenus mêmes. De nouveaux maires veulent choisir eux-mêmes la programmation des théâtres, c'est un peu comme si le maire intervenait sur les contenus de l'éducation nationale", s'insurge-t-elle.
Le monde du théâtre et du cinéma particulièrement mobilisés
Parmi les signataires de cet appel lancé par le Syndeac (Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles), figurent de grands noms du théâtre et du cinéma comme Mathieu Amalric, Emmanuelle Béart, Denis Podalydès, de nombreux acteurs de la Comédie-Française dont son administrateur Eric Ruf, des metteurs en scène de premier plan (Jean-Pierre Vincent, Ariane Mnouchkine, Stéphane Braunschweig) et directeurs de théâtres comme Jean-Michel Ribes (Rond-Point).
Les raisons de la montée de l'inquiétude
Dans plusieurs villes, l'alternance politique a conduit des élus à retirer leur confiance aux équipes qui géraient les lieux de spectacle, des décisions dont le Syndeac s'est ému. Comme au Blanc Mesnil, où le directeur Xavier Croci s'est vu reprocher une programmation "élitiste". A Roanne, le directeur du théâtre Abdelwaheb Sefsaf avait aussi été limogé brutalement par la municipalité.
L'Etat s'est engagé à stabiliser le budget de la culture sur trois ans, mais vient d'imposer un gel de 8% aux crédits d'intervention du ministère de la Culture, comme à l'ensemble des ministères.
Contraint de présenter un budget amputé de 302.000 euros, le Festival d'Avignon a annoncé qu'il envisageait de réduire de deux jours sa programmation et de ne pas ouvrir un de ses lieux emblématiques, la Carrière de Boulbon.
Le gouvernement a aussi baissé ses dotations aux collectivités, ce qui les conduit à couper dans leurs dépenses culturelles. Deux orchestres d'envergure internationale, Les Musiciens du Louvre à Grenoble et Les Arts Florissants à Caen, ont vu remise en cause la convention qui les liait à la ville.
La réforme territoriale, qui va chambouler l'équilibre des financements croisés Etat-Villes-Régions-Départements, est également une source d'inquiétude pour le monde de la culture.
"Il faut que le spectacle vivant ait une place particulière dans la loi de réforme territoriale, que l'Etat garantisse la création partout sur e territoire", juge Madeleine Louarn.
Outre l'appel, une lettre ouverte à la ministre de la Culture Fleur Pellerin doit être rendue publique mercredi. "Nous demandons à la ministre de prendre la parole sur le spectacle vivant. On l'a beaucoup entendu sur le numérique et un peu sur la création, mais cela ne suffit pas face aux menaces qui pèsent sur le secteur", a souligné Mme Louarn.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.