Nacera Belaza et Jacopo Godani ouvrent Montpellier Danse 2016
Avec sa création intitulée "sur le fil", Nacera Belaza, habituée de ce grand rendez-vous annuel de la chorégraphie contemporaine, a partagé avec un public conquis une transe contemporaine nourrie de questionnements intérieurs. Dans cette pièce créée spécialement pour le festival, trois danseuses vêtues de noir, dont la chorégraphe, autodidacte de la danse, tournoient jusqu'à l'étourdissement, tels des derviches réinventés.
Les gestes sans cesse répétés de cette danse méditative finissent par étirer le temps et faire vaciller l'espace. Les danseuses, qui s'évaporent littéralement dans les ténèbres, paraissent tour à tour des pantins entraînés contre leur gré et des êtres mus par une puissante force intérieure. Et leur fragile équilibre fait figure de métaphore de la vie humaine.
Une danse sans fin sur musique électronique
Dans la première pièce de Jacopo Godani, pour la Dresden Frankfurt Danse Company, on retrouve une danse sans fin sur une musique électronique. Mais c'est la puissance qui domine, dans un flot de torsions, d'articulations et de ruptures des corps.L'ancien soliste principal du Ballet de Francfort de William Forsythe parvient à créer avec ses 15 danseurs une oeuvre sophistiquée, d'une grande modernité mais reprenant la technique classique, notamment les pointes, jusqu'à l'obsession.
Tour à tour primitive et futuriste, cette chorégraphie fulgurante de Godani, présentée pour la première fois en France, a séduit le public de l'Opéra Berlioz de Montpellier, sans pour autant faire oublier le maître Forsythe.
Consacré à la fois aux "créateurs-résistants" du sud de la Méditerranée et au devenir des grandes compagnies de danse une fois leurs créateurs disparus, la 36 édition de Montpellier Danse se poursuit jusqu'au 9 juillet.
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