Festival "Libertés" : paroles d'artistes sur des révolutions arabes "en marche"
Long et courts métrages, exposition de photos et installation, chorégraphies, musique, brunchs littéraires, ateliers... A travers le regard d'artistes égyptiens, tunisiens mais également syriens, marocains ou iraniens, auxquels se sont joints des personnalités comme Charles Berling ou Tony Gatlif, l'ICI a souhaité "apporter un peu de sérénité dans la manière dont sont perçues ces révolutions qui ont suscité tour à tour l'enthousiasme et la peur", explique Véronique Rieffel, directrice de l'ICI, Institut des cultures d'Islam. "Nous avons voulons montrer que ces "printemps arabes" ont été construits de longue date et sont une vraie rupture : l'avant a duré très longtemps et l'après se construit sur le long terme. Les artistes, dont le rôle a été crucial, ne reproduisent pas seulement ce qui se passe et qui est mouvant, ils inventent de nouvelles formes d'expression, ils accompagnent la liberté en marche", souligne-t-elle.
Tony Gatlif et un défilé de femmes voilées et nues. Le festival, qui s'ouvre jeudi soir et se déroulera autour de quatre week-ends festifs jusqu'au 21 juillet, débutera par la présentation en avant-première en France de la dernière création du réalisateur Tony Gatlif, produite pour le festival de musique sacrée de Fès en juin, en hommage au libre penseur, poète et savant perse Omar Khayyâm.
Des photos et une installation de l'artiste marocaine Majida Khattari, auteure du controversé VIP ("voiles islamiques parisiens") en 2008 - un défilé de femmes voilées et d'autres nues sur la question de la soumission féminine - sera le "fil rouge" du festival. Charbon et céramiques pour célébrer "l'Hymne à la vie", photo-métaphore de la chute des dictatures ou de la "liberté guidant le peuple": Majida Khattari dit vouloir "être accessible à tous afin de livrer sa réponse poétique aux polémiques politiques (...) Il est important, dit-elle, que dans une République laïque comme la France, les artistes puissent dire ces changements énormes (dans les pays arabes) et encouragent une réflexion profonde sur le religieux et la pensée islamique".
Courts métrages sélectionnés par Charles Berling projetés en plein air : le regard des réalisateurs syriens, tunisiens, algérien ou égyptiens sur leurs révolutions. Charles Berling les a choisis, lui qui dans son théâtre Liberté à Toulon consacre la création en Méditerranée.
Chaque samedi, des brunchs littéraires réuniront public et écrivains à l'ICI autour de livres comme "Histoires minuscules des révolutions arabes", recueil de nouvelles né d'un collectif d'auteurs.
Bal révolutionnaire animé par DJ Missy Ness le 14 juillet. Le rappeur Axiom, auteur de "J'ai un rêve", lettre ouverte aux jeunes, appelle à puiser une force revendicatrice dans l'exemple du printemps arabe. Il prendra la parole autour d'une rencontre-débat avec Rokhaya Diallo, éditorialiste et militante antiracisme le 30 juin.
Les 6 et 7 juillet seront consacrés à un week-end égyptien autour de longs métrages et le 14 juillet aux intellectuels syriens avec un bal révolutionnaire en point d'orgue, animé par DJ Missy Ness, figure hip-hop du quartier, la Goutte d'Or. Des ateliers artistiques et des visites du quartier de la Goutte d'Or, haut lieu des luttes populaires, de la résistance algérienne, de celle des sans-papiers et de l'immigration en France, se tiendront chaque week-end. Le dernier sera dédié à un collectif d'artistes tunisiens qui proposeront une chronique dansée de leur révolution.
Festival #libertés
L’Institut des Cultures d’Islam jusqu'au 21 juillet
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