Décès en Guinée de Souleymane Koly, grand nom de la culture en Afrique
"Il a eu une soudaine attaque cardiaque après avoir fini de prendre son petit déjeuner" vendredi matin à son domicile, dans le quartier de Lambadji (banlieue), a affirmé son neveu, Fidel Momou, selon qui il est décédé "quelques minutes" après son malaise.
Son corps a été "transféré à l'hôpital sino-guinéen de Kipé qui ne désemplit pas depuis vendredi matin", a affirmé Fidel Momou. Jusqu'à vendredi soir, aucune indication n'était disponible sur la date de son inhumation. Son décès est survenu à un peu plus de deux semaines de son 70e anniversaire.
Né le 18 août 1944 à N'Zérékoré (sud de la Guinée), Souleymane Koly Kourouma - son nom complet - a consacré une grande partie de sa vie à la culture dans son pays de naissance, mais également en France, où il a étudié, et en Côte d'Ivoire, où il était régulièrement établi jusqu'à ces dernières années. Depuis 2011, il vivait à cheval entre Conakry et Abidjan, d'après son entourage.
L'ensemble Kotèba pour promouvoir un théâtre populaire
Après un bac scientifique en Guinée, Souleymane Koly s'était rendu en France pour y poursuivre des études en sociologie et sciences sociales appliquées dans les années 1960. Il s'est installé en 1971 à Abidjan, ville à partir de laquelle il s'est bâti une solide réputation d'homme de culture, étant à la fois danseur, chorégraphe, comédien, metteur en scène, musicien, producteur, auteur.
Il fut un responsable à l'Institut national des Arts de Côte d'Ivoire, expert pour le gouvernement ivoirien, mais aussi depuis le milieu des années 1980, consultant auprès de diverses organisations internationales dont l'Unesco et l'Union européenne mais aussi de quelques gouvernements, notamment africains.
Aspirant à un théâtre plus accessible aux populations, il créé en 1974 "L'ensemble Kotèba d'Abidjan", le "kotèba" étant un genre théâtral traditionnel originaire du Mali qui tient de la satire socio-politique et recourt au chant et à la danse. Il a reçu plusieurs prix et distinctions honorifiques en Côte d'Ivoire, en France et ailleurs dans le monde.
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