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La belle au bois dormant rêve de Chicago

Comment transformer le conte de Perrault en une comédie excentrique qui mêle danse, chant et théâtre sans perdre la magie d’origine ? Pour découvrir cette nouvelle histoire, laissez-vous entraîner par les trois héros de "La Belle au bois de Chicago" au Studio Marie Bell - Théâtre du Gymnase à Paris.
Article rédigé par franceinfo - Daniel Ielli
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
"La Belle au bois de Chicago" au Théâtre du Gymnase à Paris
 (DR)

Il était une fois une princesse qui s’appelait Aurore… Et au commencement tout semble normal, ou presque ! Sur la scène il y a un bien un conteur et vous pensez assister à "La Belle au bois dormant". Mais voilà, quand le comédien qui doit jouer le personnage principal meurt, sa partenaire Jeanne – alias la princesse Aurore - prend les choses en main et engage le pompier du théâtre, Philippe, pour le remplacer. Comme le public, le narrateur se retrouve alors pris en otage par les choix de Jeanne mais il rejoint Aurore et son prince dans une répétition générale où jeux, danses et chants se succèdent à un rythme endiablé. Le trio se retrouve dans une situation d'urgence et chacun essaie tant bien que mal de se sortir de cette situation sans trop d'éraflures mais avec beaucoup d’humour.

Trois fées pour un baptême

Cette pièce est née de l’envie commune d’Aurore et Philippe, Géraldine Brandao-Vandercammen et Romaric Poirier à la ville. Les deux comédiens se rencontrent sur le tournage d’un court métrage écrit et réalisé par le second. Le courant passe et l’idée du spectacle prend forme : mélanger moderne et classique, y intégrer du chant et de la danse mais d’abord choisir les musiques. Pour cela les BO des films "Moulin Rouge" et "Chicago" s’imposent. "La Belle au bois de Chicago" voit ainsi le jour une première fois il y a 5 ans : 250 représentations parisiennes et une tournée en France plus tard l’histoire s’arrête. A 40 ans, Romaric Poirier met entre parenthèse son métier de comédien et se lance dans le massage "bien-être", une activité qu’il pratique encore aujourd’hui. Géraldine, elle, obtient son premier rôle au cinéma en Belgique, son pays d’origine et multiplie les voix-off en français, flamand et anglais. Elle termine l’écriture d’une nouvelle pièce lorsque le duo se retrouve. Le désir de reprendre l’histoire là où elle s’était interrompue est irrésistible.

Renaissance magique

Remonter "La Belle au bois de Chicago" oui, mais pas question de copier/coller pour autant. C’est là qu’intervient d’abord Laure Trégouët. La comédienne, qui interprétait depuis 2011 et jusqu’en ce début d’année Mollie Ralston dans "La Souricière" d’Agatha Christie, est aussi professeur de théâtre pour adulte et la fondatrice de la Cie des Hauts de Scène. Elle repense le spectacle, impose sa rigueur pour en faire un vrai show sans trahir l’esprit initial. Sa mise en scène est plus noble, plus accessible au grand public, moins café-théâtre. Pour elle, la comédie est un genre exigeant et "La Belle" gagne en cohérence.

D’autant que ses fidèles partenaires Elodie Murat à la création lumière et Axel Boursier pour les costumes portent à merveille la féérie du nouveau conte. Pour les chorégraphies, il fallait aussi gagner en professionnalisme. Et là, Ralph Folio entre scène. Celui qui fait ses débuts de comédien dans "États d’âmes" puis "Le roi des cons" est pendant 10 ans en charge de la section danse/comédie musicale du Cours Florent. Dans ce domaine il a fait ses armes au Théâtre Clavel à Paris. Et quand on vous dit que les artistes sont une grande famille, il avait déjà repris le rôle du pompier/prince Philippe dans la première version de la pièce. Cette fois il joue Bernard, le narrateur ténébreux à la voix chaude après avoir été un professeur de danse rude mais efficace.
 

Il était une fois…

Dans l’histoire du passé chère à notre enfance, la princesse, la plus belle du monde, devait dormir 100 ans avant d’être réveillé par le fils d’un Roi à qui elle était réservée. Mais dans la salle du Studio Marie Bell aux dimensions parfaitement adaptées à la mise en scène, le public a bien compris que l’histoire allait partir en vrille. Les personnages ont des faiblesses qui les rendent attachants. Si les jeunes filles d’aujourd’hui ne sont pas des princesses de contes de fées, elles pourront facilement s’identifier à une Aurore qui ne lâche rien, drague tout ce qui bouge, même son narrateur dont elle sait pourtant qu’il préfère les hommes.

Et oui, dans ce conte du XXIe siècle, si le prince charmant amoureux est toujours vaillant, son cœur ne bat plus pour la princesse… Le trio d’artistes joue, chante et danse avec une complicité évidente pour un public de tous âges qui rit du début à la fin emporté par les personnages hauts en couleurs dans un monde sexy, burlesque et poétique. I

Il était une fois "La Belle au bois de Chicago" tous les samedis à 18h et les dimanches à 16h30. Laissez-vous donc enchanter par cette parodie musicale déjantée où des animaux, des paillettes, des maillots de bains et bien d’autres anachronismes encore sont les ingrédients d’un succès annoncé !
 

"La Belle au bois de Chicago" au Théâtre du Gymnase – Studio Marie Bell
338, Boulevard de Bonne Nouvelle 75010 Paris
Réservations : 01 42 46 79 79
Co-auteurs et comédiens : Géraldine Brandao-Vandercammen et Romaric Poirier
Chorégraphe et comédien : Ralph Folio
Mise en scène : Laure Trégouët
Lumières : Elodie Murat
Costumes : Axel Boursier
Graphisme : Franck Harscouët

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