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Liquidation de Pinder, symbole du déclin des cirques traditionnels
Institution fondée en 1854, le cirque Pinder a été placé en liquidation judiciaire à sa demande en raison de difficultés financières, a indiqué lundi à l'AFP son patron Gilbert Edelstein, confirmant une information du journal Ouest-France.
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Reportage : M. Larguet / M. Chevalier G. Pinol / T. Gilardet / C. Apiou
"Les mois de mars et avril ont été catastrophiques, on ne pouvait pas continuer comme ça", a expliqué Gilbert Edelstein (père de Frédéric Edelstein, le directeur du cirque), PDG de Promogil, la société d'exploitation du cirque, placée en liquidation judiciaire le 2 mai par le tribunal de commerce de Créteil. "C'est moi qui en ai fait la demande", a-t-il poursuivi, en affirmant que le chiffre d'affaires de sa société était passé de 7,5 millions d'euros en 2014 à 5,2 millions en 2017.
Pour expliquer cette chute, Gilbert Edelstein, qui est aussi le président du Syndicat national du cirque, a mis en avant "une grosse défection du public de scolaires". Selon lui, en trois ans, le cirque Pinder est passé de "450.000 à 100.000 spectateurs scolaires par an". Autres raisons avancées, "la crise économique" et le contexte post-attentats, à cause duquel "les gens ne veulent pas aller là où il y a de la foule".
En France, 65 communes ont pris des arrêtés pour interdire l'installation de cirques possédant des animaux, avait indiqué l'association de défense des animaux PETA en novembre, après la mort à Paris d'une tigresse qui s'était échappée d'un cirque et avait dû être abattue.
Quelques semaines plus tard, Paris s'était engagée à devenir une ville sans animaux sauvages dans les cirques, sans toutefois fixer d'échéance. La question animale "est un des éléments" qui expliquent la crise des cirques traditionnels, "mais ce n'est probablement pas le seul", explique Pascal Jacob, auteur en 2016 du livre "Une histoire du cirque" (Seuil/BNF) et directeur artistique du cirque Phénix.
Fin mars, dans un discours sur les zones rurales dépourvues d'événements culturels, la ministre Françoise Nyssen avait annoncé "un plan de soutien de 500.000 euros aux cirques traditionnels, trop souvent déconsidérés".
Créé en Angleterre et établi en France depuis le début du XXe siècle, le cirque Pinder a été détenu par le comédien Jean Richard dans les années 70, avant que Gilbert Edelstein et sa famille reprennent le flambeau en 1983.
"Les mois de mars et avril ont été catastrophiques, on ne pouvait pas continuer comme ça", a expliqué Gilbert Edelstein (père de Frédéric Edelstein, le directeur du cirque), PDG de Promogil, la société d'exploitation du cirque, placée en liquidation judiciaire le 2 mai par le tribunal de commerce de Créteil. "C'est moi qui en ai fait la demande", a-t-il poursuivi, en affirmant que le chiffre d'affaires de sa société était passé de 7,5 millions d'euros en 2014 à 5,2 millions en 2017.
Pour expliquer cette chute, Gilbert Edelstein, qui est aussi le président du Syndicat national du cirque, a mis en avant "une grosse défection du public de scolaires". Selon lui, en trois ans, le cirque Pinder est passé de "450.000 à 100.000 spectateurs scolaires par an". Autres raisons avancées, "la crise économique" et le contexte post-attentats, à cause duquel "les gens ne veulent pas aller là où il y a de la foule".
La question animale en cause?
Le patron du cirque a assuré que ces difficultés n'étaient pas dues aux attaques des militants opposés à l'utilisation des animaux sauvages dans les cirques. Cette question fait pourtant polémique ces derniers mois. Pas moins de 41 pays ont interdit les animaux sauvages dans les cirques, dont 19 en Europe.En France, 65 communes ont pris des arrêtés pour interdire l'installation de cirques possédant des animaux, avait indiqué l'association de défense des animaux PETA en novembre, après la mort à Paris d'une tigresse qui s'était échappée d'un cirque et avait dû être abattue.
Quelques semaines plus tard, Paris s'était engagée à devenir une ville sans animaux sauvages dans les cirques, sans toutefois fixer d'échéance. La question animale "est un des éléments" qui expliquent la crise des cirques traditionnels, "mais ce n'est probablement pas le seul", explique Pascal Jacob, auteur en 2016 du livre "Une histoire du cirque" (Seuil/BNF) et directeur artistique du cirque Phénix.
"Au cirque, c'est l'itinérance qui coûte cher"
La ménagerie du cirque Pinder (une centaine de salariés) compte 50 animaux. Les prochains spectacles prévus en province ont dû être annulés. "Au cirque, c'est l'itinérance qui coûte cher", a souligné Gilbert Edelstein. "Un cirque, c'est avant tout une entreprise de transport, puis de montage/levage, puis de publicité, puis de spectacle. Le public ne le sait pas, mais sur une place à 10 euros, le spectacle ne représente qu'un euro", a-t-il dit en estimant à 20 à 30.000 euros par jour les frais liés à l'itinérance (essence, assurances etc)."Il y a eu une évolution des mentalités, du goût" du public, analyse Pascal Jacob. "Le développement du cirque contemporain à partir des années 80 a donné de nouveaux territoires à explorer", avec des "shows" repensés. Des cirques comme Plume ou les Canadiens du Cirque du Soleil ont mis un coup de vieux à leurs aînés, en se concentrant sur les acrobaties et en abandonnant la notion de "numéros" pour concevoir les spectacles comme un tout.
Un plan de soutien pour les cirques traditionnels?
"Si le ministère de la Culture ne nous aide pas, ce n'est pas la peine de reprendre la route", a-t-il poursuivi, en assurant que le cirque Pinder donnerait tout de même ses spectacles à Paris de novembre à fin janvier. Selon Gilbert Edelstein, ce genre de difficultés touche également d'autres institutions du cirque traditionnel, comme Bouglione, Gruss et Medrano.Fin mars, dans un discours sur les zones rurales dépourvues d'événements culturels, la ministre Françoise Nyssen avait annoncé "un plan de soutien de 500.000 euros aux cirques traditionnels, trop souvent déconsidérés".
Créé en Angleterre et établi en France depuis le début du XXe siècle, le cirque Pinder a été détenu par le comédien Jean Richard dans les années 70, avant que Gilbert Edelstein et sa famille reprennent le flambeau en 1983.
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