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Séries : on vous explique pourquoi "The Undoing" est la nouvelle "Big Little Lies"

Le scénariste David E. Kelley retrouve Nicole Kidman, sa nouvelle actrice fétiche, dans ce thriller où elle forme un couple avec Hugh Grant.

Article rédigé par Elodie Drouard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4 min
Jonathan (Hugh Grant) et Grace Frasier (Nicole Kidman) dans la série "The Undoing", disponible sur OCS à partir du 26 octobre 2020. (HBO)

Trois ans après avoir créé Big Little Lies, une des meilleures mini-séries de l'année 2017, le scénariste et showrunner David E. Kelley revient avec The Undoing (que l'on peut traduire par "la chute"), un polar psychologique qui n'est pas sans rappeler sa dernière œuvre, diffusée à partir du 26 octobre en France sur la chaîne OCS. 

Quel est le point de départ de la série ?

Psychothérapeute reconnue, Grace Fraser (Nicole Kidman) partage une existence sans histoire dans un quartier cossu de New York. Entre ses patients et une vie de famille épanouie avec son mari Jonathan (Hugh Grant), oncologue en pédiatrie, et leur fils adolescent, Henry, elle a à peine le temps de se réunir en compagnie d'autres mères de famille pour préparer les actions caritatives qui lui tiennent à cœur. C'est dans ce contexte qu'elle fait la connaissance d'Elena, une jeune artiste venue avec son enfant en bas âge. Le lendemain de la soirée organisée à cette occasion, le corps d'Elena est retrouvé sauvagement assassiné dans son atelier. Alors qu'elle tente de joindre Jonathan pour lui annoncer l'horrible nouvelle, Grace découvre qu'il a quitté la maison sans téléphone portable alors qu'il devait se rendre à un congrès médical. Elle comprend vite que son mari a disparu. Puis apprend stupéfaite que ces deux événements sont liés. 

Est-ce que ça vaut le coup d'œil ?

Cette fois, c'est confirmé, David E. Kelley a retrouvé son mojo. Showrunner star dans les années 1990 avec le succès de sa série Ally McBeal, il était rapidement devenu le producteur de fiction télévisée le mieux payé des Etats-Unis. Pourtant, après quelques succès populaires outre-Atlantique avec Boston Justice ou The Practice, on ne donnait plus très cher de ses projets. Les derniers en date, The Crazy Ones et Goliath n'ont d'ailleurs pas tenu plus d'une saison, faute d'audience.

Sauf qu'en 2017, l'ancien avocat est revenu aux affaires avec Big Little Lies. A travers le portrait de femmes plutôt huppées et en apparence heureuses, la série abordait la question des faux-semblants. Doté d'un casting cinq étoiles emmené par Reese Witherspoon et Nicole Kidman, Big Little Lies se transformait au fil des épisodes en manifeste féministe jubilatoire et se hissait au rang des meilleures séries de l'année. Les Golden Globes et les Emmys ne s'y étaient d'ailleurs pas trompés, la série ayant remporté le trophée dans la catégorie mini-série lors des deux cérémonies.

Nicole Kidman dans la série "The Undoing". (HBO)

Quand on a appris que David E. Kelley travaillait sur une nouvelle série avec Nicole Kidman dans le rôle-titre, notre sang n'a fait qu'un tour. Surtout que, dans The Undoing, on retrouve beaucoup d'ingrédients qui ont fait le succès de Big Little Lies. Un format court (six épisodes), une histoire autour d'une famille aisée en apparence sans histoire, un meurtre, des CSP+ à gogo et de gros mensonges. Le tout est adapté d'un roman, Les Premières Impressions, écrit par la romancière américaine Jean Hanff Korelitz.

On ne s'attardera pas sur la performance de Nicole Kidman, toujours impeccable en femme abusée (elle était frappée par son mari dans Big Little Lies). Mais le choix de Hugh Grant – de plus en plus rare sur nos écrans – s'avère également en adéquation avec le rôle. A désormais 60 ans, l'acteur britannique arbore aujourd'hui un visage buriné qui accentue encore son regard de Droopy à qui on ne peut rien refuser. Parfait pour incarner un homme faible et séducteur, embourbé dans ses mensonges qu'il dissimule derrière un sourire irrésistible et un humour pince-sans-rire so british.

Même constat pour Donald Sutherland qui incarne le père de Grace, un homme immensément riche qui a tendance à se comporter avec sa fille et son petit-fils en patriarche népotique. The Undoing et son casting impeccable font mouche. On finit par soupçonner tout le monde, signe que ce thriller psychologique a bien réussi son coup.

Pourquoi nous laisse-t-elle un petit regret ?

La réalisation, confiée à la Danoise Susanne Bier (Bird Box, The Night Manager), s'avère moins marquée que celle de Jean-Marc Vallée sur la première saison de Big Little Lies, et l'ensemble est visuellement moins bluffant. Probablement aussi parce que la sublime côte californienne et ses maisons d'architectes sont beaucoup plus photogéniques que l'Upper East Side new-yorkais. A moins que Big Little Lies ait juste placé la barre si haut qu'il est presque impossible de l'atteindre, surtout quand deux œuvres ont autant de points communs.

Etes-vous vraiment fait pour cette série ?

Si vous avez adoré Big Little Lies, vous devriez quand même aimer The Undoing. Idem si vous aimez tenter de deviner qui est l'assassin ou si vous avez l'âme d'un juré d'assises, si vous aimez les scandales, surtout quand ils ont un caractère sexuel et surtout si vous pensez qu'on ne connaît jamais vraiment les personnes qui partagent nos vies. Si vous êtes paranoïaques, en revanche, passez votre chemin.

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