Netflix a perdu un million d'abonnés au 2e trimestre mais moins que prévu, et prévoit un rebond
Le géant du streaming Netflix a perdu près d'un million d'abonnés dans le monde entre fin mars et fin juin. Mais il n'est pas prêt de mettre la clé sous la porte et prévoit un rebond durant l'été et quelques solutions pour freiner l'hémorragie début 2023.
Pas question de se laisser abattre pour Netflix : le géant du streaming a certes de nouveau perdu des centaines de milliers d'abonnés au deuxième trimestre 2022, mais moins que prévu, et il parie sur un rebond cet été. De quoi rassurer un peu les investisseurs qui craignaient une chute libre.
Le pionnier du secteur a annoncé mardi avoir perdu 970.000 abonnés entre fin mars et fin juin, au lieu des deux millions auxquels il s'attendait. "Pas évident de parler de succès quand on a perdu un million" de clients, a reconnu Reed Hastings, le cofondateur de Netflix. "Mais nous sommes bien préparés pour l'année prochaine", a-t-il ajouté lors d'une conférence téléphonique.
1,44 milliard de bénéfice net d'avril à juin
Le service avait admis à la fin du premier trimestre avoir perdu des abonnés pour la première fois en dix ans. Signe que la nouvelle de mardi a rassuré le marché, son action progressait de plus de 7% lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse de New York.
Le groupe californien a publié un chiffre d'affaires de 7,97 milliards de dollars pour la période d'avril à juin, un résultat inférieur aux attentes qu'il a notamment mis sur le compte d'un taux de change défavorable. Il a en revanche réalisé 1,44 milliard de bénéfice net, mieux que prévu. Ces performances "montrent que Netflix ne risque pas de mettre la clef sous la porte pour l'instant", a réagi l'analyste indépendant Rob Enderle. "Ils ont gagné du temps, ce dont ils ont besoin pour arrêter l'hémorragie" des abonnés, a-t-il continué.
Netflix, qui compte désormais 220,67 millions d'abonnés payants dans le monde, prévoit de regagner un million d'abonnés au troisième trimestre et de parvenir ainsi à 221,67 millions d'abonnés payants. Un chiffre néanmoins toujours en dessous de celui de la fin 2021.
La série "Stranger Things" au coeur de la relance
Pour y parvenir, la plateforme compte notamment sur le succès de la quatrième saison de la série de science-fiction et d'aventures adolescentes Stranger Things, qui vient de se conclure, et aussi sur la sortie imminente de The Gray Man, un film des frères Russo (Avengers: Endgame) avec Ryan Gosling, qui pourrait se transformer en franchise s'il conquiert le public.
"Avec 1,3 milliard d'heures au compteur pour la saison 4 de Stranger Things, la capacité de Netflix à produire des contenus à succès n'est pas en cause", a noté Neil Saunders, le directeur de GlobalData. Mais "le modèle de Netflix n'est pas aussi pertinent à générer de la croissance dans une économie et une société de consommation qui évoluent", a-t-il ajouté.
Concurrence, inflation, dollar fort concourrent à la perte d'abonnés
Après des années de conquête rapide, et après avoir profité à plein de la pandémie et des restrictions sanitaires, Netflix subit un effet de correction, amplifié par la concurrence qui a saturé le marché ces dernières années.
Aux pertes d'abonnés s'ajoute un contexte économique peu favorable, de la guerre en Ukraine à l'inflation et au dollar fort. "Netflix reste le leader du streaming vidéo mais s'il ne trouve pas davantage de franchises qui résonnent largement, il va finir par lutter pour rester en tête", a commenté Ross Benes, analyste de eMarketer.
Au premier trimestre, Netflix avait perdu 200 000 abonnés dans le monde par rapport à la fin 2021. La nouvelle avait fait plonger son cours de Bourse de 25%.
Des solutions pour freiner l'hémorragie seront testées début 2023
Les patrons de la plateforme avaient alors annoncé, en avril, leur intention de proposer une formule d'abonnement moins chère mais avec de la publicité, après des années à refuser cette solution moins prestigieuse.
La semaine dernière, l'entreprise a précisé que le nouvel abonnement s'ajouterait aux trois options déjà disponibles (Essentiel, Standard et Premium), la moins chère étant à dix dollars par mois aux Etats-Unis. Elle vise un lancement de la formule début 2023.
En avril, Netflix avait aussi indiqué qu'il allait resserrer la vis du côté des partages d'identifiants et mots de passe, qui permettent à de nombreuses personnes d'accéder aux contenus de la plateforme sans payer. Un système devrait être "mis en place l'année prochaine comme prévu", a confirmé un responsable.
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