Cet article date de plus de sept ans.
Le créateur de "Borgen", Adam Price, questionne la foi dans sa nouvelle série "Ride Upon The Storm"
Après le succès critique et public de sa série "Borgen", phénomène au Danemark, Adam Price revient avec "Ride Upon The Storm". Une série avec laquelle il espère "susciter une réflexion sur la foi et les croyances" et qui se trouve en compétition au festival Séries Mania qui se termine samedi soir à Paris.
Publié
Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Une famille de pasteurs face à la tempête
"Le titre est un magnifique vers tiré d'un psaume", explique le Danois Adam Price qui aussitôt le récite : "mystérieux sont les chemins sur lesquels Dieu progresse en faisant des merveilles, avance sur les eaux et brave la tempête (ride upon the storm)".
Ce vers annonce ce que la famille au centre de la série va devoir traverser. "La tempête est juste devant eux et va tout changer sur son passage", explique le scénariste.
Dans la famille Krogh, les hommes sont pasteurs de père en fils. Les hommes d'église sont "une excellente matière pour le drame", estime Adam Price. Le père (Lars Mikkelsen) convoite l'évêché de Copenhague. Son fils aîné est un peu paumé. Son benjamin, marié, est le pasteur d'une paroisse de Copenhague et part ensuite comme aumônier de l'armée danoise dans un pays musulman que l'on devine être l'Irak.
La série a des prétentions métaphysiques
"Après 30 épisodes passés avec "Borgen" dans l'univers d'une femme politique, athée, au caractère très fort, j'ai eu envie d'explorer la masculinité", explique-t-il. "Et avec la religion, quoi de plus naturel que d'intégrer le monde du Père, du Fils et du Saint-Esprit", plaisante-t-il. "Les frères Cain et Abel, Abraham et son fils Isaac, ce sont autant de personnages bibliques que nous avons explorés et détournés", poursuit-il.
Le scénario s'est inspiré de textes sacrés et a été soumis à des universitaires et des religieux. Il a des prétentions "métaphysiques" et explore "l'intimité de la foi et des croyances" qu'il traite "avec respect".
La série aborde toutes les grandes religions traditionnelles au gré des pérégrinations de ses personnages: chrétienne mais aussi l'islam, le judaïsme et le bouddhisme.
"Une bataille dans toutes nos sociétés"
Adam Price rappelle qu'au Danemark, la religion est séparée de l'Etat mais qu'elle s'immisce dans le débat politique dès lors qu'il s'agit "d'intégration, d'immigration".
"Il s'agit d'une bataille très concrète dans toutes nos sociétés. Nous devons la prendre au sérieux car cela nous sépare les uns des autres, cela nous divise". Si la peur du terrorisme islamiste est évoquée par le pasteur chef de famille, la série se tient loin de la politique.
Coproduction franco-danoise, dont les deux premiers épisodes ont été projetés sur grand écran mercredi soir en première mondiale à Séries Mania, la série sera diffusée à partir du 24 septembre sur la chaîne DR1 au Danemark, puis à la fin de l'année sur Arte en France et en Allemagne.
Les deux derniers épisodes de la première saison (10x58 mn) ne sont pas tout à fait terminés et la saison 2 est en cours d'écriture. "Mon voeu est qu'elle suscite des discussions sur la foi", conclut Adam Price.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.