Cet article date de plus de sept ans.

200e anniversaire de la mort de Jane Austen : trois séries qui sortent du lot

La célèbre auteure britannique, Jane Austen, a beau être morte il y a 200 ans, son héritage, lui, est encore bien vivant. Les créateurs de films et de séries s’en inspirent en permanence, afin d'actualiser sans cesse la vie de ses personnages et d'élargir encore le cercle de ses admirateurs.
Article rédigé par franceinfo - Paméla Rougerie
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
The Lizzie Bennet Diaries, une adaptation version YouTube d'Orgueil et Préjugés.
 (Capture d'écran / Youtube : The Lizzie Bennet Diaries)

Le 18 juillet sonne le 200e anniversaire de la mort de l'auteure à succès Jane Austen, dont on ne présente plus les oeuvres. “Orgueil et Préjugés”, “Raisons et Sentiments”, “Lady Susan”… Des oeuvres connues non seulement pour leurs romances devenues iconiques avec le temps, mais aussi pour la talentueuse ironie avec laquelle l’auteure britannique dépeint les moeurs de la bonne société géorgienne de l’époque.

À tel point qu’entre 2004 et 2012, 850.000 ouvrages signés de l’auteure britannique s’écoulaient encore dans les librairies françaises, la classant parmi les 50 auteurs classiques les plus vendus dans le pays. Et si, aujourd’hui, ses récits peuvent paraître datés, ils n'en sont pas pour autant démodés, grâce aux nombreuses adaptations qui ne cessent de voie le jour sur petits et grands écrans… et même sur celui de vos ordinateurs.

La plus drôle : la mini-série “Orgueil et Quiproquos”

Nombreux sont les fans des aventures d’Elizabeth Bennet et de Fitzwilliam Darcy, personnages principaux d’”Orgueil et Préjugés”, à rêver de prendre part aux somptueux bals tenus dans de majestueuses demeures de l’époque géorgienne. C'est le cas du personnage d'Amanda (jouée par l’actrice britannique Jemima Rooper), héroïne de la série “Orgueil et Quiproquos”, qui s’ennuie ferme dans sa vie monotone de jeune banquière. Par un inexplicable tour de magie, elle va prendre la place et expérimenter le quotidien d'Elizabeth Bennet, tandis que cette dernière va se trouver propulsée dans notre monde moderne. Elizabeth Bennet, interprétée par Gemma Arterton (“Gemma Bovary”, “Tamara Drewe”), va chérir sa vie de femme libre, et Amanda, tombera de plus en plus sous le charme du - toujours - inaccessible et bien né Darcy.

Ici, la modernité fait partie des maîtres mots du récit. D’abord parce qu'elle confronte deux époques par l’intrusion d’Amanda, jeune femme urbaine libérée, dans une maison régie par les conventions strictes. Il y a, également, le changement radical de vie d’Elizabeth Bennet, qui choisit de se couper les cheveux à la garçonne et revendique son indépendance dans le monde d'aujourd'hui. Plus insolite encore et révélation inattendue : celle de la bisexualtié de Caroline Bingley, soeur aigrie et célibataire du riche prétendant d’une des soeurs Bennet. De quoi questionner, à nouveau, la position des femmes dans les récits de Jane Austen.

La plus sombre : la mini-série "Pemberley"

Et si Pemberley était le théâtre d’un meurtre ? Plusieurs années après l’heureux dénouement d’”Orgueil et Préjugés”, Pemberley, inspiré du roman "La mort s'invite à Pemberley" de P.D. James, met en scène un évènement tragique qui bouleverse toute la belle société locale. Le personnage de George Wickham, marié à Lydia Bennet, déjà peu apprécié dans l’oeuvre originale, est soupçonné du meurtre d’un de ses proches. L’occasion d'éveiller les soupçons de tout ce beau monde et de réveiller les tensions jusqu’alors refoulées pour maintenir les apparences.
En associant récit policier et décor historique, deux formes de récits très populaires sur le petit écran, "Pemberley" s'assure de conquérir tous les publics. À noter également, le casting en or de cette mini-série avec Matthew Rhys (“The Americans”, “Girls”) en Fitzwilliam Darcy devenu heureux père de famille, Jenna Coleman (“Doctor Who”, “Victoria”) en Lydia Bennet irrésistible en névrosée- capricieuse, ou encore Matthew Goode (“Match Point”, “A Single Man”) grimé en George Wickham, parfait condensé d’arrogance et de désespoir caractéristiques du personnage.

La plus créative : la web-série "The Lizzie Bennet Diaries" 

Imaginez Elizabeth Bennet vous parler de ses déboires amoureux face caméra, comme dans un journal vidéo intime. C’est le pari tenté par l’auteur Bernie Su -en collaboration avec le célèbre youtubeur américain Hank Green- , avec le lancement en 2012 de “The Lizzie Bennet Diaries”, une web-série qui transpose la vie des soeurs Bennet au XXIe siècle. Ainsi, les nobles Darcy et Bingley deviennent respectivement développeur de startup et étudiant en médecine. Lizzie, elle, n’est plus une jeune femme coincée à la maison parce qu’elle n’est pas mariée, mais parce qu’elle est une jeune diplômée en galère.
Les histoires personnelles des soeurs Bennet sont donc revues à la sauce "millenial", à l’ère de la crise économique qui touche les jeunes, et du développement des nouvelles technologies - d'où l'usage de la plateforme de partage de vidéos en ligne YouTube -. Cette approche nouvelle a d’ailleurs grandement séduit les fans et la critique : la websérie a été couronnée d’un Emmy award, une prestigieuse récompense américaine, dans la catégorie “Programme interactif original”. Et le concept a fait des petits : trois nouvelles webséries dérivées, inspirées de la vie de Lydia Bennet, soeur d’Elizabeth, ainsi que des romans “Sanditon” et “Emma”, ont suivi dans la foulée.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.