Philippe Bouvard : "J'aurais dû être le dernier client de Mesrine"
L'ancien animateur des "Grosses Têtes" révèle que l'ex-ennemi public numéro 1 avait prévu de se venger de lui en 1979.
"J'aurais dû être son dernier client. Alors évidemment, si j'en avais réchappé, j'aurais fait une série d'articles puisés à la meilleure source. Mais, enfin, il y a des moments où on préfère renoncer à une activité professionnelle et conserver la vie." C'est la confession étonnante faite, mardi 27 octobre par Philippe Bouvard sur RTL, dans l'émission "L'Heure du crime" au sujet de Jacques Mesrine, l'ancien ennemi public numéro 1.
L'ex-présentateur emblématique des "Grosses Têtes" a découvert qu'il devait être la prochaine cible de la figure du grand banditisme le jour où le criminel a été abattu par les forces de l'ordre, le 2 novembre 1979, à Paris. A l'époque, Philippe Bouvard travaillait pour France Soir. Il reçoit un coup de fil : "Cette année-là, j'étais chez moi sur la Côte d'Azur. Le téléphone a sonné et j'ai entendu une voix qui me disait : 'Ici, Devos', alors j'ai dit 'Bonjour Raymond', comme d'habitude. Et là, il m'a dit 'non, non, c'est pas le comique, c'est le commissaire Serge Devos, chef de la Brigade de répression du banditisme'".
Je voulais vous avertir que nous venons d'abattre Jacques Mesrine il y a une demi-heure, et, dans son veston, nous avons découvert un plan de votre villa du Vésinet et les numéros d'immatriculation de vos voitures, ainsi que les itinéraires que vous empruntez chez vous, pour rentrer le soir.
Une vengeance ?
Et le célèbre journaliste croit savoir pourquoi il devait être la cible de Jacques Mesrine. "J'avais consacré deux ou trois chroniques assez vengeresses à Mesrine pour protester contre le fait que cet ennemi public numéro 1, parce qu'il avait sorti un best-seller et qu'il savait manier la langue française, était devenu un maître à penser de la société française", explique Philippe Bouvard. "C'était lui faire beaucoup d'honneur et ce n'était pas un exemple pour les jeunes."
"Il avait résolu de m'enlever et peut-être de me faire subir le même sort – ou pire – que ce journaliste auquel il reprochait également de l'avoir pris à partie. Sauf qu'il avait réussi à enlever Jacques Tillier, il l'avait gardé plusieurs jours avec lui et il l'avait gravement blessé", poursuit-il. "Voilà mon histoire avec Mesrine, j'aurais dû être son dernier client."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.