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Squelettes enfouis sous un supermarché : une découverte pleine de mystères
Plus de 200 squelettes soigneusement disposés dans des fosses communes ont été mis au jour sous un supermarché en plein coeur de Paris. Epidémie ? Famine ? les scientifiques vont tenter de comprendre pourquoi ces femmes, hommes et enfants de tous âges ont été enterrés dans ce qui se révèle être un ancien cimetière hospitalier désaffecté. C'est la première fois qu'un tel site est fouillé à Paris.
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Depuis début janvier, une équipe de l'Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives) mène des fouilles sous le Monoprix Réaumur-Sébastopol, l'ancien immeuble Félix Potin, dans le 2e arrondissement. A cet endroit, on sait que se trouvait le cimetière de l'Hôpital de la Trinité fondé au XIIe siècle et détruit à la fin du XVIIIe siècle.
"Dans le cadre du réaménagement du magasin, nous avons décidé de supprimer un promontoire qui se trouvait au deuxième sous-sol, ce qui a déclenché des fouilles préventives", explique Pascal Roy, directeur du magasin. "Nous nous attendions à ce qu'il reste quelques ossements dans la mesure où cela avait été un cimetière mais pas à trouver des fosses communes", ajoute-t-il.
Reportage : N. Cohen / E. Hunzinger / L. Kulimoetoke
Une véritable enquête policière
Reste à trouver la cause de "cette crise de mortalité" : épidémie ? fièvre ? famine ? Paris a été frappée par plusieurs épidémies de peste au XIVe, XVe et XVIe siècles. La capitale a aussi été touchée par la variole au XVIIe, rappelle-t-elle. Les restes osseux ne présentent pas de lésions permettant d'identifier la cause de ces décès en masse. Des prélèvements ADN sont en cours pour tenter de la déterminer. Ils permettront aussi d'établir d'éventuels liens génétiques entre les individus.
Des datations au Carbone 14 vont également être réalisées pour comprendre à quand remontent ces fosses communes. Les archéologues ont trouvé quelques morceaux de céramique médiévale et de période plus récente.
L'étude anthropologique des squelettes devrait apporter des renseignements sur les individus (âge au décès, sexe...). L'étude des textes et plans anciens de Paris devrait compléter les recherches.
Une course contre la montre
A présent, une course contre la montre est engagée pour les archéologues : ils doivent avoir terminé les fouilles d'ici au 20 mars, afin de permettre au magasin de mener ses travaux.
Les restes osseux seront étudiés sur un site de l'Inrap. "Ils seront traités avec respect", déclare Jean-Pascal Lanuit, de la Direction régionale des affaires culturelles Ile-de-France. Ensuite, "l'Etat se chargera de trouver un endroit" pour les défunts.
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