Saccages archéologiques : Bagdad et Berlin veulent une résolution de l'ONU
Ce projet va être déposé "dans les prochains jours" et pourrait être adopté en mai, indiquent dans un communiqué commun les missions allemande et irakienne auprès de l'ONU.
La résolution "demandera à tous les Etats membres de sanctionner les responsables de ce vandalisme culturel et d'améliorer leur cadre légal et administratif afin de prévenir le trafic d'œuvres d'art volés". Ce trafic d'ampleur permet le financement des organisations jihadistes et, notamment, l'achat d'armes.
"La destruction et le pillage de l'héritage culturel irakien s'apparente à un crime de guerre" et mine les efforts de réconciliation de Bagdad, a affirmé devant l'Assemblée l'ambassadeur irakien Mohammed Ali Alhakim.
"Objets d'idolâtrie"
Pour le chargé d'affaires allemand Heiko Thoms, la préservation de l'héritage culturel irakien est "un test pour nous tous car il fait partie de notre héritage commun". "Là où on brûle des livres et des oeuvres d'art, des êtres humains peuvent être les prochaines victimes, c'est une douloureuse leçon de l'Histoire que l'Allemagne a retenue", a-t-il ajouté. Une allusion à la montée du nazisme en Allemagne dans les années 30, avec, entre autres, la destruction de milliers de livres considérés comme impies par les partisans d'Hitler.
Le Conseil de sécurité de l'ONU avait déjà adopté en février une résolution contraignante visant à couper toutes les sources de financement des jihadistes, dont le trafic de biens culturels volés en Syrie et en Irak.
Les jihadistes de l'EI ont saccagé des oeuvres pré-islamiques au musée de Mossoul (nord de l'Irak). Le groupe s'en est également pris à la cité pluri-millénaire de Nimroud ou encore, selon l'ONU, à celle fortifiée de Hatra, fondée il y a plus de 2.000 ans.
L'EI justifie ces destructions en arguant que les statues favorisent l'idolâtrie. Mais, selon plusieurs experts, l'organisation vend des oeuvres au marché noir pour se financer.
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