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Patrimoine : une "Liste rouge" pour protéger les biens culturels ukrainiens

Manuscrits, icônes religieuses anciennes, dessins et peintures modernes, objets d'artisanat, costumes et bijoux font partie de la "Liste rouge d'urgence des biens culturels en péril" érigée par le Conseil international des musées. 

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
En Ukraine, de nombreuses églises et musées ont couvert leurs fenêtes pour se protéger de la guerre, comme ici à  Liviv, le 30 août 2022.  (THOMAS O'NEILL / NURPHOTO)

Le Conseil international des musées (ICOM) a publié le 24 novembre une "Liste rouge d'urgence des biens culturels en péril" en Ukraine pour lutter contre le trafic illicite, "amplifié par l'invasion russe". Avec cette liste, l'ICOM espère servir de référence efficace pour "l'identification des objets culturels pillés et volés en Ukraine lorsqu'ils commenceront à circuler dans les semaines, les mois et les années à venir", explique l'organisation dans un communiqué.

Etroite surveillance 

Son initiative "arrive à point nommé dans la lutte contre le trafic illicite du patrimoine culturel ukrainien, un phénomène qui existe depuis longtemps dans la région et qui a été amplifié par l'invasion russe", souligne ce réseau international de professionnels des musées, qui couvre près de 140 pays.

"En effet, des rapports récents sur le pillage massif du Musée d'art Oleksiy Shovkunenko de Kherson par des troupes russes qui se retiraient de la ville le 11 novembre dernier, démontrent que cette menace est présente et systématiquement exécutée", poursuit l'ICOM.

Sur sa liste figurent notamment des manuscrits datant du 13e au 19 siècles, des icônes religieuses anciennes mais aussi des dessins et peintures modernes, issus des mouvements naïf, d'avant-garde et du réalisme socialiste, ainsi que des objets d'artisanat, costumes et bijoux. Pour lutter contre le trafic illicite du patrimoine culturel, l'ICOM, fondé en 1946, collabore avec des organismes internationaux comme Interpol et l'Organisation mondiale des douanes (OMD).

Une variété de dispositifs de protection

En Ukraine, les Nations unies utilisent l'imagerie satellite pour surveiller les destructions de biens culturels et du patrimoine infligées par l'offensive russe. L'Unesco, l'agence de l'ONU chargée de la Culture, avait enregistré, fin octobre, 207 sites culturels endommagés depuis le début de l'invasion russe le 24 février. Il s'agit de 88 sites religieux, 15 musées, 76 bâtiments d'intérêt historique et/ou artistique, 18 monuments et dix bibliothèques.

Plusieurs initiatives ont été lancées pour protéger le patrimoine culturel ukrainien. L'une d'elles, promue par la première dame Olena Zelenska, est un page dédiée − "Ukraine is here"  (L'Ukraine est là) − sur le moteur de recherche Google. 

"Les musées ukrainiens, l'architecture et les merveilles de la nature sont désormais à portée de clic", écrit-elle. "C'est la dernière opportunité d'en savoir plus sur la culture (ukrainienne) et de la préserver pendant la guerre", insiste Olena Zelenska.

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