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Mont-Saint-Michel : dès lundi, un accès moins fatigant, mais plus cher

À partir de lundi, le prix du parking pour le Mont-Saint-Michel augmente de 41%... Cependant, les touristes n'auront presque plus à marcher pour prendre les navettes à destination du rocher. La polémique risque d'être relancée.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Le Mont-Saint-Michel (27 avril 2013)
 (Charly Triballeau / AFP)

Le stationnement pour un véhicule classique va passer ainsi à 12 euros, contre 8,50 euros actuellement, mais les navettes prendront les touristes au bord du parking situé à 2 km du site au lieu de les prendre à 900 mètres minimum.

Une longue marche...
Sur ce site qui figure parmi les plus visités au monde, les touristes se plaignaient d'avoir à marcher deux à trois kilomètres aller-retour depuis la fermeture en avril 2012 du parking situé au pied du mont. Le déplacement du parking fait partie d'un projet plus vaste visant à ce qu'à l'avenir, le Mont-Saint -Michel soit plus souvent entouré d'eau. "C'est un nouveau pas vers l'approche qualitative que ce site exige", a jugé mercredi Laurent Beauvais, le président du syndicat mixte qui gère le site et président PS de la région Basse-Normandie.

Une hausse des tarifs jugée excessive
Un point de vue que ne partagent pas du tout nombre d'acteurs touristiques locaux qui jugent excessive la hausse des tarifs après avoir déploré une baisse de la fréquentation touristique qu'ils attribuaient à la marche à pied imposée.

Le 3 avril dernier, 200 à 300 personnes avaient manifesté contre ces nouvelles conditions. Et la plupart des commerçants du mont avaient baissé leur rideau plusieurs heures. Laurent Beauvais était sorti sous les huées de la réunion qui avait entériné ces modifications. Il avait même été la cible d'un jet d'oeuf.

Les inquiétudes des résidents et travailleurs du Mont
La contestation était aussi nourrie par les craintes de nombre de Montois ou employés sur le mont de voir leur vie compliquée par l'allongement de la durée de leur trajet. Veolia, à qui le syndicat mixte a délégué l'organisation de l'accès au mont, a été accusé de "racket".

"On avait dit : ce serait bien que le tarif du parking reste inférieur à 10 euros. Mais les collectivités ne peuvent pas aller au delà" de 1,3 million d'euros, avait alors soutenu Laurent Beauvais, président du syndicat mixte qui gère le site et président de Basse-Normandie.

L'annonce, depuis, de la gratuité du parking le soir entre 19H00 et 2H00 du matin à compter de lundi, a partiellement apaisé les tensions. Toutefois, une action "barrière ouverte" était encore prévue samedi soir au mont... Le point d'arrivée des navettes, à 400 mètres du mont, continue également à faire l'objet de protestations.

Autre changement notable, le lancement d'un service d'accès au mont en navette à cheval, moyennant cinq euros par personne, alors que les bus qui mènent au site sont "gratuit" une fois le parking payé... Veolia avait annoncé en avril 2012 des voitures hippomobiles à deux étages de 50 places (à 6,50 euros par personne). C'est finalement des calèches deux fois plus petites qui devraient être proposées au public lundi, avec plus d'un an de retard par rapport aux engagements initiaux.

En 2011, l'entreprise de transport avait annoncé qu'elle prévoyait que 15 à 20% des touristes emprunteraient ces maringotes. Selon les collectivités locales, Veolia a payé 96.000 euros par mois de pénalité pour le retard dans ce service.

Bientôt un pont-passerelle
La prochaine étape de ce projet qui pèse 210 millions d'euros dont 85 millions financés par l'Etat est la mise en service en 2014 du pont-passerelle en cours de construction, qui doit remplacer l'actuelle digue-route qui mène au mont.

Classé au patrimoine mondial de l'Unesco, le Mont-Saint-Michel attire chaque année 2,5 à 4 millions de touristes.

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