Mobilisation pour Pompéi
L'état des sites archéologiques italiens de Pompéi, Herculanum et Torre Annunziata, inscrits au patrimoine mondial de l'Humanité, s'est dégradé de manière inquiétante ces derniers temps. L'effondrement de la Maison des Gladiateurs (6 novembre 2010), puis celui d'un pan de mur de la Maison du moraliste à Pompéi (30 novembre 2010), causés par de fortes pluies, avait suscité une émotion internationale. Par la suite, l'Unesco* a envoyé des missions sur le terrain, en décembre 2010 et en juin 2011, afin de mieux comprendre la situation du site et se pencher sur la façon dont il est entretenu.
Le 22 octobre, de nouvelles intempéries ont provoqué l'affaissement d'une partie d'un mur d'enceinte de Pompéi, dans une zone ouverte au public. Le 27 octobre, un nouvel effondrement s'est produit dans la ville victime de l'éruption du Vésuve (en l'an 79), cette fois dans la maison dite de Diomède.
Pour se pencher sur ce délicat problème, une réunion s'est tenue mardi à l'Unesco. Elle a donc abouti à un accord de coopération entre l'Unesco et l'Italie, l'annonce de l'intérêt de sponsors privés français, ainsi que la signature d'un accord des acteurs locaux pour "développer le territoire".
Entre-temps, le 26 octobre, l'Union européenne a annoncé l'octroi d'une enveloppe de 105 millions d'euros pour participer à la restauration de Pompéi.
Coopération entre l'Unesco et l'Italie
Un accord de coopération entre l'Unesco et l'Italie sur la restauration du site a d'abord été signé mardi matin par Francesco Bandarin, responsable de l'Unesco en charge de la Culture. La durée de l'accord, initialement fixée à neuf mois, pourra être étendue. La contribution de l'Unesco à la restauration sera financée par le ministère italien de la Culture.
Les sponsors privés bienvenus
Par ailleurs, "l'Unesco se pose comme un facilitateur" pour les sponsors privés nationaux et internationaux qui voudraient aider le site archéologique, a déclaré mardi Francesco Caruso, conseiller spécial à l'Unesco, lors d'une conférence de presse à l'Institut culturel italien à Paris. L'Epadesa y a annoncé son implication sur le dossier. "Nous allons essayer de réunir 5 à 10 millions d'euros par an pour ce programme" d'une durée de dix ans, a assuré Philippe Chaix, directeur général de l'Epadesa. Patrizia Nitti, directrice artistique du musée Maillol, qui présente actuellement une exposition sur l'art de vivre à Pompéi, a déclaré à l'AFP avoir lancé le mouvement, en approchant l'Epadesa et en convaincant l'Unesco de servir d'intermédiaire entre l'Etat italien et l'argent privé. Les sommes versées par les entreprises de la Défense bénéficieraient des réductions fiscales prévues par la loi française sur le mécénat, selon elle.
Le patronat napolitain s'engage
Enfin, le patronat italien de la région de Naples s'est dit prêt lui aussi à s'engager sur le dossier en améliorant les infrastructures (routes, voies maritimes, hôtels). Un accord a ainsi été signé dans les locaux de l'Institut culturel italien entre la région de Campanie, l'Union industrielle de Naples et l'Association des promoteurs du bâtiment de Naples. Parmi les projets évoqués, celui de pouvoir "amener les touristes par la mer en remettant en état le port, en créant des hôtels pour que les gens restent", a déclaré un responsable. Une redevance sur ces nouvelles activités pourrait être créée et être reversée au site archéologique.
Située près de Naples, Pompéi , cité ensevelie sous les cendres par l'éruption du Vésuve le 24 août 79, constitue l'ensemble le mieux conservé d'une ville de l'époque romaine. Elle est classée au patrimoine mondial de l'Humanité par l'Unesco depuis 1997.
* Unesco : Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.