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"Made in Africa - Dans ma valise" : un joli recueil de mille et un objets artisanaux dénichés sur le continent africain

De la décoration à la mode, en passant par la cuisine et les objets du quotidien, "Made in Africa - Dans ma valise" réunit une variété de productions artisanales fabriquées un peu partout dans les pays africains. De véritables trouvailles à (re)découvrir pour enfin cesser de se poser la question, assure la journaliste et écrivaine Hortense Assaga, de savoir quoi ramener de ses escapades sur le continent.
Article rédigé par Falila Gbadamassi
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7min
Couverture du livre "Made in Africa - Dans ma valise" signé Hortense Assaga. (JEAN-PIERRE NAPKANE ET PATRICE BONDURAND - "MADE IN AFRICA")

"Poterie, vannerie, bijouterie, textile, teinture, tissages et accessoires divers (...) Des objets utiles, des souvenirs originaux, à collectionner, gais, colorés, beaux, que les voyageurs peuvent rapporter dans leurs bagages. Car derrière chaque création, se cache un artisan ; parfois un artiste qui donne de la couleur à la vie. C’est à la rencontre de cet univers si unique et original que je nous entraîne", promet la journaliste et écrivaine Hortense Assaga dans un beau livre, autoédité, intitulé Made in Africa - Dans ma valise.

Consacrée à l'artisanat produit dans les pays du continent africain qu'elle a très souvent visités (une quarantaine), cette exploration photographique est agrémentée de savoureuses anecdotes qui racontent l'affection qu’Hortense Assaga – dénicheuse et collectionneuse revendiquée – porte "à ces objets qui signent, dit-elle, notre identité" et qui sont accessibles à tous là où ils sont fabriqués. "Mes intérieurs sont décorés avec tous ces objets et souvent cette question m'est posée : 'Es-tu sûre que c'est en Afrique que tu trouves tout ça ?' ". "Les personnes qui feuilletteront ce livre ouvriront différemment leurs yeux quand ils se rendront sur le continent", assure Hortense Assaga que cet ouvrage habite depuis des années. "J'ai des racines africaines et des branches parisiennes ? J'ai toujours pensé, dans un coin de ma tête, que je devais transmettre la beauté de ce continent".

La journaliste et écrivaine Hortense Assaga, autrice de "Made in Africa - Dans ma valise", au Maroc en décembre 2022. (ASSAGA)

Ce livre est aussi,"une façon de changer la vision misérabiliste que l’on peut avoir du continent" et de faire valoir également, auprès des autorités politiques des pays concernés, la nécessité de soutenir cet artisanat et ses acteurs. Le livre documente un savoir-faire souvent mal valorisé localement. "Ces artisans produisent du beau au quotidien mais on les renvoie toujours à la partie la moins noble de leur travail". "Être artisan, poursuit-elle, c'est comme si on avait raté sa vie. C'est pourquoi je suis fière de leur offrir ce bel écrin pour mettre en avant leur travail". À la fin de l'ouvrage, l'on retrouve ainsi une page dédiée à certains de ces "résistants" qui, note par ailleurs Hortense Assaga, "font un superbe travail mais ils n'ont aucune propriété intellectuelle sur leur production" dont la richesse est à explorer virtuellement ici à travers quelques objets.

1 Des présentoirs décoratifs et usuels

"Je trouve que ces présentoirs ont une esthétique folle. Ils représentent la beauté des femmes des différentes tribus du Mali. Il peut servir comme objet décoratif mais il est aussi usuel puisqu'on les retrouve dans des vitrines, dans les boutiques à Mopti (au Mali) ou ailleurs où des colliers y sont posés Ces présentoirs témoignent de l'artisanat vivant, de l'Afrique vivante que j'ai envie de partager."

Figurines, présentoirs à bijoux en bois de contreplaqué peint représentant les visages de différentes femmes maliennes (Mali) (JEAN-PIERRE NAPKANE ET PATRICE BONDURAND - "MADE IN AFRICA")

2Bracelets perlés

Les bracelets réalisés avec les petites perles se retrouvent un peu partout sur le continent." Ce qui me fascine dans ces bracelets, c'est la minutie que requiert leur fabrication. Sur le marché, je suis en admiration devant les femmes qui les fabriquent. Elles ont leur aiguille, enfilent les perles tout en te regardant dans les yeux. Je trouve que c'est important de les mettre en valeur en les achetant et en les portant".

Série de bracelets en perles fines (Cameroun, Sénégal, Afrique du Sud et Mali) (JEAN-PIERRE NAPKANE ET PATRICE BONDURAND - "MADE IN AFRICA")

3"Made in" Maroc

Au Maroc, "ces coupelles traditionnelles se retrouvent dans les intérieurs. On sait que cette marqueterie, cette dinanderie – l'art de travailler les métaux – constituent une signature. Il faut que l'on arrive à garder cela. Autrement, il n'y a pas d'intérêt". Au royaume chérifien, cet artisanat semble subir une certaine standardisation pour correspondre au goût des touristes, regrette Hortense Assaga. "J'ai eu l'impression en me baladant que les objets n'étaient pas faits pour une consommation locale. C’est quelque chose auquel il faut faire attention".

Pots en terre cuite avec couvercle et métal et pierres incrustés (Tunisie) (JEAN-PIERRE NAPKANE ET PATRICE BONDURAND - "MADE IN AFRICA")

4 "Peintures à message" 

Ces tableaux, qui sont souvent truffés de fautes d'orthographe c'est ce qui fait aussi leur charme "racontent avec humour des tranches de vie"

Série Peinture sous-verre (Sénégal) et tableaux (Côte d’Ivoire) (JEAN-PIERRE NAPKANE ET PATRICE BONDURAND - "MADE IN AFRICA")

5  Des paniers derrière les barreaux

"A Douala, au Cameroun, je croise une femme avec un joli sac de marché. Je lui demande alors où je peux me le procurer ? Elle me répond que c’est à la prison du quartier New-Bell. Je me rends sur place. Je pensais qu’il était vendu dans le marché, or c’est à l’intérieur de la prison et impossible d’y entrer. Très déçue, je raconte ma mésaventure à une marchande. Elle se propose d’y aller pour moi. M’explique aussi que c’est le fruit du travail et le savoir-faire des prisonniers, qui gagnent ainsi leur vie", raconte dans son livre Hortense Assaga à propos de ces paniers. "Des chefs-d’œuvre" fabriqués à partir de matériaux récupérés.

Sacs en différents matériaux (plastiques, fils coton multicolores) tissés et cousus main par des détenus au Cameroun) (JEAN-PIERRE NAPKANE ET PATRICE BONDURAND - "MADE IN AFRICA)

6 Jamais sans "Macocotte"

La marmite "Macocotte", en aluminium et fonte (ici customisée pour Hortene Assaga au Cameroun), est un ustensile indispensable dans beaucoup de cuisines du continent. "J'ai rencontré des femmes qui en ont batterie : une trentaine voire une cinquantaine. Et ces marmites se transmettent", rappelle l'écrivaine. 

Marmite « Macocotte » personnalisée. En matériaux récupérés et fondu aluminium et fonte (Cameroun) (JEAN-PIERRE NAPKANE ET PATRICE BONDURAND - "MADE IN AFRICA")

7 Pierres taillées et "mixeurs" traditionnels 

Ces pierres, en granit, servent à écraser les condiments. "Je les achète dans un village qui se trouve sur la route entre Douala et Yaoundé (les deux capitales du Cameroun), confie Hortense Assaga. Ces "mixeurs" traditionnels "sont l'œuvre de tailleurs de pierres". "On en trouve de toutes les formes et de, toutes les tailles".

Pierre à écraser les condiments taillée dans du granit (Cameroun) (JEAN-PIERRE NAPKANE ET PATRICE BONDURAND - "MADE IN AFRICA")

8 Poupées "très stylées"

"Peu chères, écrit Hortense Assaga, elles sont fabriquées avec des matériaux récupérés. Chutes de tissus (basin, wax, pagnes tissés) ramassés chez les tailleurs et couturières, fils en plastiques recyclés, laine, cuir. Certaines poupées sont aussi très stylées avec de beaux bijoux, des perles, des cauris et de jolis foulards".

Série de poupées en tissus et accessoires divers (Mali, Afrique du Sud, Cameroun et Nigeria) (JEAN-PIERRE NAPKANE ET PATRICE BONDURAND - "MADE IN AFRICA")

9 Des cantines à remplir

Avant "les valises de mauvaise qualité", souligne Hortense Assaga, les cantines étaient souvent utilisées pour voyager. Des cantines, elles-mêmes parfois issues d'un voyage. "On part de conserves provenant de Tunisie (les boîtes sont la matière première) et on finit avec une cantine" achetée au Niger, explique Hortense Assaga. "J'aime beaucoup ce côté panafricain des objets". L'intérieur de la cantine est tapissé de papiers journaux.

Cantine en boîtes de conserves de tomates (originaires de Tunisie) recyclées, fabriquée et achetée au Niger. (JEAN-PIERRE NAPKANE ET PATRICE BONDURAND - "MADE IN AFRICA")

10 Le "Kohanda Sahab", un canapé recyclé 

Quand le recyclage se fait art. Le canapé "Kohanda Sahab", du nom de son créateur burkinabè, est fait de "vieux pneus de vélos, de guidons, de freins, de chaînes cassées, de câbles, marchepieds et autres rebus d’autos ou de cyclos", précise Hortense Assaga dans son ouvrage. Ce canapé est peut-être l'un des endroits idéals pour parcourir Made in Africa - Dans ma valise".

Le "Koanda Sahab" est un canapé fabriqué en matériaux récupérés avec des éléments de moto et vélo (roues-repose-pieds, tubes, assemblage de couronnes et chaînes de vélos et dossier réalisé avec parebrise de voiture, Burkina Faso). (JEAN-PIERRE NAPKANE ET PATRICE BONDURAND - "MADE IN AFRICA")

Made in Africa - Dans ma valise de Hortense Assaga, 287 p., 40 euros 

Couverture du livre "Made in Africa - Dans ma valise" signé Hortense Assaga. (JEAN-PIERRE NAPKANE ET PATRICE BONDURAND - "MADE IN AFRICA")

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