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Les moulages d'Angkor quittent l'Abbaye Saint-Riquier pour le musée Guimet

Déménagement exceptionnel à l’Abbaye de Saint-Riquier dans la Somme. Une série de moulages des célèbres temples cambodgiens d’Angkor entreposés pendant quarante ans dans les caves vont revenir en pleine lumière à l’occasion d’une rétrospective organisée au Musée Guimet à l’automne 2013. Une chance unique de revoir ces pièces, témoignages d'un joyau qui s'effrite sous les ravages du temps
Article rédigé par franceinfo - Chrystel Chabert
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Des moulages précieux enfin sortis de l'ombre
 (France3 / Culturebox)

Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette collection a connu un destin chaotique et plein de rebondissements. Ces moulages de bas-reliefs d’Angkor ont été réalisés au XIXème siècle lorsque les premiers pionniers français se rendirent au Cambodge. Dès les années 1850, des récits de voyageurs évoquaient l’existence et la beauté fascinante d’Angkor, ancienne capitale de l'empire khmère entre le IXe et XVe siècles. Mais la découverte de l’art khmer remonte vraiment à la mission organisée de 1866 à 1868 pour explorer le Mékong. Le dessinateur en titre de la mission, Louis Delaporte, comprend tout l’intérêt artistique de ces lieux où il effectuera deux missions, rapportant des pièces originales et près de 500 moulages, soit la copie de l’intégralité des bas-reliefs de la galerie extérieure d’Angkor Vat. 

 

Un dessin d'Angkor Vat réalisé en 1880 par Louis Delaporte
 (DR)
Ils furent présentés pour la première fois à l’Exposition Universelle de 1867 avant d'être proposé au Louvre qui les refusa. Cela paraît incroyable mais à l’époque, ils furent tout simplement abandonnés sur le trottoir avant d’être entreposés au Château de Compiègne ! En 1878, ils ressortent pour être de nouveau montrés lors d’une nouvelle Exposition universelle. Pour l’occasion, la chaussée des Géants du temple de Preak Khan, fondé à Angkor par Jayavarman VII est reconstituée, une « attraction » qui connaîtra un immense succès. Les moulages partent ensuite pour le Trocadéro où ils intègrent le  Musée indochinois qui deviendra le Musée Guimet. En 1906, 1922 et 1931, ils font une apparition aux Expositions Coloniale Internationale organisées à Marseille et Vincennes.

 

Le Temple d'Angkor Vat à l’Exposition Universelle de 1931
 (DR)
Les moulages feront encore un passage dans les caves du Musée d’Art moderne, dans les locaux d’une ancienne usine à Clichy avant de partir en 1973 pour l’Abbaye de Saint-Riquier, où ils resteront dans une cave, pendant quarante ans, pour le compte du Musée Guimet à Paris. Ce dernier devrait organiser une exposition intitulée « À la redécouverte d'Angkor », à l'automne 2013. Une exposition qui pourrait bien voyager et pourquoi pas revenir en Picardie, à l’abbaye de Saint-Riquier mais cette fois en pleine lumière. Pour les moulages khmers, le temps des caves, c’est bel et bien fini !

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