"Les Jours Sans" : les Français et le rationnement en temps de guerre à Lyon
Régulièrement, le CHRD change ses expositions temporaires. Du 13 avril au 29 janvier 2018, le centre propose de découvrir comment les Français ont vécu, mais surtout mangé alors que le pays connaissait une pénurie alimentaire sans précédent.
Reportage : France 3 Rhône-Alpes - S. Cozzolino / T. Swiderski / F. Bernès
L’entrée dans la seconde guerre mondiale marque le début des restrictions alimentaire. Les prix flambent, les denrées se raréfient, et rapidement les Français se voient contraints d’utiliser des tickets de rationnement pour se procurer des produits pourtant de base. Période difficile qui laisse des souvenirs impérissables. Jeannine Guillin avait 13 ans lorsque la guerre a commencé. Elle se souvient : "Il arrivait que ma mère ait quelques fois trois œufs, et je me demande toujours comment elle faisait pour arriver à nous faire une omelette pour cinq, avec trois œufs. Est-ce qu’elle les battait beaucoup, est ce qu’il lui restait un peu de farine qu’elle devait ajouter ? Mais c’était comme ça."
L’exposition raconte la difficulté, l’attente, la faim et les concessions, mais aussi le marché noir et le troc. "Mes parents en fait se privaient beaucoup pour nous, ce qui fait qu’on n’avait pas tellement l’impression d’avoir faim. Et puis l’estomac se rétrécit quand il faut", raconte Jeannine Guillin. Si les cartes de rationnement sont supprimées en 1945 à Lyon, il va falloir attendre 1949 pour voir le retour du pain blanc. "La désorganisation économique est telle qu’il va falloir encore de longues années, et ça c’est vraiment terrible pour ces gens qui attendaient avec impatience le retour du pain blanc. Ils vont attendre encore jusqu’en 1949. Donc il y a toute une génération des baby-boomers d’après-guerre qui a connu les cartes de lait, qui a découvert le chocolat parfois très tardivement", explique Isabelle Doré-Rivé, la directrice du CHRD.
Le Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation se trouve dans l’ancienne école de santé militaire. Le musée est empreint de l’Histoire de l’Occupation : c’est à cet endroit que la Gestapo avait installé ses quartiers de 1943 à 1944, et que Klaus Barbie torturait ses prisonniers. L’exposition permanente du musée se déroule en partie dans les caves, qui servaient à l’époque de geôles. Entre Occupation et Résistance, les spectateurs déambulent au milieu de pièces et d’objets d’époque.
Une dernière pièce est consacrée au procès de Klaus Barbie. Des extraits sont diffusés, en exclusivité. Jugé en 1987, près de 40 ans après ses exactions, le "Boucher de Lyon" a été le premier homme à avoir été condamné à perpétuité pour crime contre l’humanité.
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