Le site polynésien de Taputapuatea en attente du classement par l'Unesco
"On espère une reconnaissance internationale" pour ce site, qui revêt "une importance religieuse, spirituelle, sociale, culturelle, cultuelle et politique", a expliqué à l'AFP le ministre de la Culture de la Polynésie française, Heremoana Maamaatuaiahutapu, qui s'est rendu vendredi avec le président de Polynésie, Édouard Fritch, à Cracovie(Pologne), où se tient la réunion du Comité du patrimoine mondial de l'Unesco.
Si ce site est reconnu par l'Unesco, ce sera une première pour les Outre-mer, qui ont déjà de nombreux sites naturels classés, mais aucun "culturel".
Un marae est un lieu de culte, où se pratiquaient les cérémonies, avant l'évangélisation venue d'Europe. Les ancêtres des Polynésiens y agençaient des centaines de pierres, qui disposaient selon eux de "mana" (qui peut à la fois se traduire par "pouvoir" et "force spirituelle").
Mais le marae de Taputapuatea est considéré comme le berceau de la civilisation polynésienne, où se déroulaient des "cérémonies religieuses" et des "réunions politiques entre toutes les îles polynésiennes. Des décisions importantes y étaient prises avec l'ensemble des chefferies des îles. C'était presque les Nations unies de la Polynésie", précise le ministre.
Symbole de l'expansion de la culture polynésienne, des marae liés au marae Taputapuatea existent dans tout le triangle polynésien, notamment à Hawai au Nord, aux îles Cook et en Nouvelle-Zélande au Sud-Ouest.
Taputapuatea est parsemé d'environ 300 vestiges archéologiques. Le site est "protégé par un classement local, mais "en cas de classement par l'Unesco, il va falloir réfléchir à gérer le flux de touristes, pas forcément respectueux du site", aujourd'hui ouvert à tous, a admis Heremoana Maamaatuaiahutapu.
"Ce site a toujours beaucoup d'importance aujourd'hui". Il en veut pour preuve que c'est dans ce lieu que, le 17 juillet 2015, les dirigeants de la Polynésie française, de Niue, des îles Cook, de Samoa, de Tonga, de Tokelau et de Tuvalu, sept territoires et Etats du "triangle polynésien", ont adopté une déclaration commune dans la perspective de la COP 21.
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